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La blessure au dos de Roger Federer , contraint de renoncer à la finale du Masters dimanche à Londres, a plongé le camp suisse dans le doute avant la finale de la Coupe Davis contre la France, à partir de vendredi à Villeneuve d'Ascq.
L'homme aux dix-sept titres du Grand Chelem, qui n'a encore jamais soulevé le Saladier d'argent, n'a pour l'heure pas remis en cause sa participation à l'événement dans le Nord de la France, où il est arrivé en début d'après-midi à bord d'un avion privé.
Mais son forfait dimanche avant d'affronter le N.1 mondial Novak Djokovic et les explications qui ont suivi posent question quant à sa présence au stade Pierre-Mauroy. "Il y a un point d'interrogation", avait affirmé Djokovic dimanche après s'être entretenu avec le champion helvète.
"Je souhaite récupérer le plus vite possible, rallier ensuite la France et me tenir prêt pour cette finale sur terre battue", avait assuré à son tour l'intéressé, sans pour autant dire combien de temps prendrait la guérison.
Federer, qui n'a jamais abandonné durant sa carrière, n'avait précédemment déclaré forfait qu'à deux reprises, en quarts de finale à Paris-Bercy en 2008 face à l'Américain James Blake et en demi-finale à Doha en 2012, avant d'affronter Jo-Wilfried Tsonga .
A chaque fois, c'était en raison de douleurs au dos, un mal qui avait miné sa saison 2013, au cours de laquelle il avait chuté au septième rang.
- Les lièvres de Federer -
Alors qu'on le disait sur le déclin, Federer a réussi cette année, à 33 ans, un superbe retour auréolé de cinq titres, dont deux Masters 1000 (Shanghai, Cincinnati) et six finales dont une vingt-cinquième en Grand Chelem, à Wimbledon, où il avait frôlé la victoire contre Djokovic.
Ces excellents résultats avaient alourdi son calendrier en fin de saison, avec non seulement le "Tournoi des maîtres" et la finale de la Coupe Davis mais aussi la possibilité de chiper la première place à Djokovic, que le Serbe a finalement conservée.
Questionné sur le sujet, le Suisse avait affirmé à maintes reprises qu'il se sentait capable de courir tous ces lièvres à la fois. Jusqu'à ce que son dos ne le rattrape lors d'une demi-finale homérique (2h48) samedi, remportée face à son partenaire en équipe nationale, Stan Wawrinka , après avoir sauvé quatre balles de match.
Si ce duel a amoché physiquement Federer, il pourrait aussi avoir porté un coup au mental du lauréat de l'Open d'Australie. "Je peux être détruit par ce match comme je peux me relever rapidement", avait affirmé, dépité, devant la presse, Wawrinka après cette défaite, la quinzième en dix-sept matches contre son compatriote.
- Wawrinka irrité par Mirka ? -
Selon les rumeurs qui ont fusé après ce face-à-face helvético-suisse, le Vaudois aurait été irrité par le comportement de l'épouse de Federer, Mirka, qui se serait manifestée un peu trop bruyamment entre deux services de son mari. L'ancien champion John McEnroe , consultant pour ESPN, a lui évoqué une longue discussion dans le vestiaire entre les deux joueurs à l'issue de la partie.
Lundi, Wawrinka a choisi de rallier seul Lille en Eurostar, où l'a donc rejoint Federer, dont la santé était auscultée de près par la presse suisse.
"C'est un pays tout entier qui se retrouve suspendu au dos de Federer, comme à la cuisse de Jupiter", a écrit la Tribune de Genève.
L'inquiétude n'est pas vaine car, sans son leader, la Suisse n'a "quasiment aucune chance de gagner le trophée", selon Guy Forget , ex-capitaine de l'équipe de France, cité sur le site internet de la chaîne publique RTS.
Derrière Federer et Wawrinka, c'est en effet le néant ou presque, Marco Chiudinelli et Michael Lammer, pointant respectivement aux 212e et 508e rangs mondiaux.
Les Français continuaient eux de s'entraîner comme si de rien n'était. "Que Roger soit là ou pas, de toute manière on a une finale de Coupe Davis à préparer", assurait le capitaine Arnaud Clément.