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La France n'a plus aucun droit à l'erreur, après avoir lâché les deux premiers simples de son quart de finale de la Coupe Davis face à une équipe d'Allemagne qui a fait mentir tous les pronostics, vendredi à Nancy.
La journée a viré au cauchemar pour les Français, qui étaient présentés comme les immenses favoris de cette rencontre, l'Allemagne étant privée de ses trois meilleurs joueurs Tommy Haas , Philipp Kohlschreiber et Florian Mayer.
Cela n'avait pas très bien commencé pour les Français, avec la défaite (7-6 (10/8), 6-3, 6-2) dans le premier simple de Julien Benneteau (N.50 mondial) face à Tobias Kamke (N.96), un joueur qu'il avait battu lors de leurs trois précédentes confrontations.
Mais la situation a pris des contours véritablement dramatiques après l'échec totalement inattendu de Jo-Wilfried Tsonga (N.12) face au 119e mondial Peter Gojowczyk, après un match en cinq sets (5-7, 7-6 (7/3), 3-6, 7-6 (10/8), 8-6) au scénario assez incroyable.
Même s'ils n'avaient pas cessé de répéter toute la semaine que rien n'était joué d'avance, les Bleus n'avaient pas imaginé se retrouver dans une situation aussi défavorable à l'issue de la première journée.
De leur capacité de réaction dépendra leur avenir dans cette compétition, dont ils étaient l'un des principaux favoris, après l'élimination au premier tour de l'Espagne et de la Serbie.
"C'est une journée très difficile pour nous. On a mis un peu de temps pour encaisser. C'est aussi un petit choc pour nous", reconnaissait aisément le capitaine Arnaud Clément, avant d'immédiatement se projeter sur la suite.
"Sur tous les matches à venir, on sera favori", observait-il. "Maintenant, on n'a plus le droit à l'erreur. Il faudra faire un parcours sans faute jusqu'à dimanche soir."
La France ne s'était plus retrouvée dans une telle situation depuis la demi-finale de l'édition 1996 face à l'Italie, à Nantes. Les Tricolores s'étaient révoltés après la perte des deux premiers simples pour s'imposer, puis remporter le Saladier d'argent face à la Suède en finale.
- Trouver la bonne formule -
La priorité est maintenant pour Clément de trouver la bonne formule pour le double et de choisir qui associer à Michaël Llodra, de Benneteau qui a beaucoup déçu vendredi, et de Tsonga, qui a joué pendant plus de 4 heures.
Préféré à Gaël Monfils (N.25) pour sa forme du moment, en l'absence du N.1 français Richard Gasquet (blessé au dos), Benneteau a complètement craqué après avoir bien commencé son simple face à Kamke.
Le Français le plus en vue lors de la tournée américaine en mars (quart de finaliste à Indian Wells, troisième tour à Miami) a mené 4-0 dans le premier set, avant de s'effondrer.
L'Allemand a ensuite haussé son niveau de jeu, et Benneteau s'est montré trop timide dans tous les moments importants (2 balles de break sur 13 concrétisées).
La France comptait encore sur Tsonga, qui avait rarement déçu jusque-là en Coupe Davis, pour inverser la tendance. Mais celui-ci, à la peine depuis le début de l'année, n'a pas réussi à conclure un match qu'il a longtemps dominé.
Pour sa première apparition en Coupe Davis, à 24 ans, Gojowczyk ne s'est jamais démonté, même quand des crampes aux deux jambes ont commencé à le gêner dans ses déplacements au début du cinquième set.
Après avoir écarté deux balles de match au jeu décisif du set précédent, dont une sur une volée facile mise dans le couloir par Tsonga, l'Allemand a gagné la bataille des nerfs après 4h19 d'efforts, en prenant tous les risques dans le dernier set.
"J'avais le match en mains. Je l'ai eu en mains pendant 4 heures. Je me fais breaker sur le dernier jeu. J'ai eu beaucoup d'opportunités. C'est le genre de match qu'on pourrait qualifier d'imperdable et je l'ai perdu", regrettait Tsonga.
"Je m'en veux forcément", avouait-il. "C'est mon rôle que d'être locomotive dans ce groupe. Après, le mec en face a fait un super match."