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© AFP/Jean-Sébastien Evrard
Les Français Richard Gasquet
et Jo-Wilfried Tsonga
après leur victoire en double contre l'Australie en Coupe Davis, le 1er février 2014 à Mouilleron-le-Captif
Avec l'élimination de gros clients et un calendrier favorable, l'équipe de France de tennis, qui a balayé l'Australie en huitième de finale de la Coupe Davis, dispose d'une belle occasion de reconquérir le saladier d'argent.
La dernière victoire des Bleus remonte à 2001. Cédric Pioline, Nicolas Escudé et consorts s'étaient imposés face à l'Australie de Patrick Rafter et Lleyton Hewitt pour ramener un neuvième trophée à la France.
Depuis, les Tricolores ont perdu deux finales, en 2002 face à la Russie puis en 2010 contre la Serbie, à chaque fois, par le plus petit des écarts (3-2). Mais alors que les Français s'appliquaient ce week-end à se défaire d'Australiens un peu tendres, d'autres ont simultanément servi leurs intérêts.
La Serbie, finaliste malheureuse face à la République tchèque l'an passé, a été éliminée dès le premier tour par la Suisse. De même que l'Espagne, autre grand du tennis mondial, laminée par l'Allemagne, prochain adversaire de la France.
Les Allemands n'ont pas la chance de pouvoir récupérer un Rafael Nadal , numéro 1 mondial, ou un David Ferrer , et la sélection outre-Rhin apparaît abordable, d'autant que les Bleus et leurs leaders Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga joueront à domicile à Nancy, du 4 au 6 avril.
Comme face à l'Australie, ils partiront favoris mais ne devront rien laisser au hasard. Douzième au classement ATP, Tommy Haas , chef de file de la sélection germanique, défie le temps à bientôt 36 ans. Son compatriote Philipp Kohlschreiber , 30 ans et 27e mondial, reste de son côté un adversaire coriace.
L'Allemagne dispose de surcroît d'autres "joueurs dangereux comme Florian Mayer, avec son jeu atypique, et Daniel Brands qui a une grosse force de frappe, un gros service et peut très bien jouer en double", souligne le capitaine tricolore Arnaud Clément, qui garde en tête la déception du quart de finale de l'an dernier: à Buenos Aires, la France s'était inclinée 3 à 2 face à l'Argentine pourtant privée de Juan Martin Del Potro .
Densité de l'effectif
Cette fois, la France doit faire la différence. Gasquet et Tsonga, N.9 et N.10 au classement ATP, ont prouvé leur solidité contre l'Australie en remportant chacun leur simple en trois sets, et en gagnant le double pour leur première association en Coupe Davis, contre une paire Lleyton Hewitt /Chris Guccione invaincue jusque-là.
Certes, les "Aussies", de retour dans le groupe mondial pour la première fois depuis 2007 et privés de Bernard Tomic , ne sont pas du même calibre que les Allemands. Mais la solidité et la complicité de la paire française est apparue rassurante.
Les Bleus adopteront-ils pour autant le même fonctionnement que la République tchèque, qui s'appuie systématiquement sur ses meilleurs éléments Tomas Berdych et Radek Stepanek , et qui les attendrait, le cas échéant, en demi-finale ?
"Non, tranche Clément. Aujourd'hui, on a la chance d'avoir deux joueurs, Ritchie et Jo, dans les dix premiers mondiaux et qui ont assuré. Peut-être qu'ensuite, d'autres joueront très bien et essaieront de gagner leur place".
Avec Gaël Monfils et Gilles Simon qui ont fait partie des dix meilleurs mondiaux, ou encore Julien Benneteau et Michaël Llodra pour le double, la France jouit de fait d'un effectif assez dense. "Le potentiel est là depuis plusieurs années. Ce sont des joueurs qui ont désormais 27 ou 28 ans pour la plupart. Il faut maintenant que la mayonnaise prenne", observe Cédric Pioline, double vainqueur (1996, 2001).
Les Français devront surtout être capables de se transcender, comme leur prédécesseurs, contre les équipes les plus redoutables. La Suisse, renforcée par le retour de Roger Federer et le nouveau statut de Stanislas Wawrinka, en fait partie. Mais le hasard fait parfois bien les choses: les Bleus n'ont aucune raison de les craindre avant une éventuelle finale.