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© AFP/Charly Triballeau
Le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis Arnaud Clément le 1er février 2013 à Rouen
Encore joueur il y a quelques mois, Arnaud Clément s'est emparé très naturellement de son nouveau rôle de capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, en restant dans la continuité de son prédécesseur Guy Forget tout en imprimant sa propre touche.
La transition n'avait rien d'évident. Il l'a parfaitement réussie, aidé il est vrai par un tirage au sort bienveillant. La France a tranquillement éconduit Israël au 1er tour ce week-end à Rouen et il a pu s'habituer à ses nouvelles fonctions le plus sereinement du monde.
En juin, Clément en finissait avec une carrière bien remplie à Wimbledon. A peine quatre jours plus tard, fort du soutien des joueurs, il était prié par la Fédération de chausser les bottes de Forget, resté en place pendant 14 saisons.
L'ex-N.10 mondial âgé de 35 ans qui, même s'il n'a pas disputé la finale, a participé en 2001 à la dernière campagne victorieuse de la France en Coupe Davis - une épreuve pour laquelle il s'est toujours transcendé -, a immédiatement trouvé ses marques.
Sans rompre avec un prédécesseur dont il partage les valeurs de travail, sérieux, solidarité, et qui lui a donné de nombreux conseils, l'Aixois s'est déjà façonné son personnage. "Il est différent, mais en même temps, ce n'est pas une cassure", observe Julien Benneteau .
"Il apporte ses mots à lui, sa personnalité différente de celle de Guy, son fonctionnement, son état d'esprit. Mais on est dans la même lignée", ajoute celui-ci. "Arnaud gère certaines choses différemment, mais il n'y pas de grande révolution."
Dans le rapport aux joueurs, il a trouvé le ton juste. "Il a forcément pris un peu de distance", remarque Michaël Llodra, qui a longtemps été son partenaire de double. "Une petite barrière s'est dressée, tout à fait naturellement d'ailleurs. Ca fait un peu bizarre, mais on s'acclimate bien."
"Ca passe beaucoup par le dialogue. C'est important d'être là, à l'écoute de leurs besoins, de leurs sensations. La communication avec eux passe très bien", explique le principal intéressé qui, selon Benneteau "ne parle pas forcément beaucoup (mais) choisit ses mots".
"J'essaie de faire les choses le plus naturellement possible", dit Clément. "Après, est-ce que je dois mettre une certaine distance ? Pour l'instant, je ne le juge pas nécessaire. Et à l'avenir, je ne pense pas que cela le soit. On verra plus tard, en fonction des circonstances, des rencontres."
Volontiers expansif sur les courts, la "Clé", qui a joué 31 matches de Coupe Davis (20 victoires/11 défaites), n'a pas remisé sa bonne humeur. Mais il n'est pas aussi farfelu que son image de joueur au bandana et aux lunettes de soleil pouvait laisser à penser.
"C'est quelqu'un avec qui on passe de très bons moments et avec qui on peut rigoler", souligne Jo-Wilfried Tsonga . "Mais, comme quand il était joueur, il y a un temps pour tout. Il y a un temps pour rigoler et un autre pour être très sérieux."
Pendant tout le week-end, il est apparu extrêmement calme et serein sur le court. En dehors, il a longuement répété son leitmotiv, à savoir que le groupe prime sur les individualités. Et il a veillé à ne pas se mettre en avant en rappelant qu'on lui avait "légué un héritage sain, une bonne dynamique et de bonnes valeurs".