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© AFP/CHRISTOPHE SIMON
Le patron du tennis français Bernard Giudicelli, durant la présentation du tournoi de Roland-Garros, le 22 mai 2017
Deux jours après la fin de Roland-Garros, le président de la Fédération française de tennis Bernard Giudicelli comparaît mardi à Bastia pour favoritisme dans la construction d'un centre de tennis en Corse, des faits qui remontent à l'époque où il dirigeait la Ligue corse.
Bernard Giudicelli, élu à la tête de la FFT en février, se voit reprocher un défaut de publicité pour ce marché, initié en 2013. Le dirigeant de 59 ans est soupçonné d'avoir procuré un avantage injustifié à certaines entreprises en les choisissant sur le seul critère du prix et sans permettre à d'autres candidats de faire une offre. Il encourt une peine de 2 ans de prison et 200.000 euros d'amende.
La plainte avait été initiée par un entrepreneur s'estimant lésé, Jean-Marc Pettinato, qui considérait que le marché ayant été financé à 50% par des fonds publics, la Ligue était assujettie au code des marchés publics. D'un montant de 2,8 millions d'euros, le marché de la construction du centre de la Ligue corse à Lucciana, près de Bastia, a été financé par la Collectivité territoriale de Corse (CTC), le Centre national du sport et par un emprunt.
Bernard Giudicelli, qui n'a jamais été condamné, comparaît pour la deuxième fois dans cette affaire, puisqu'il avait déjà été convoqué devant le tribunal correctionnel de Bastia en novembre 2015. Le tribunal avait alors donné raison à son avocat, Me Bruno Quentin, qui soutenait que la convocation de M. Giudicelli était trop imprécise pour lui permettre de préparer sa défense.
A l'annonce de la nouvelle convocation en mars dernier, la FFT s'était étonnée que ce dossier soit "relancé plus de 15 mois après la décision initiale du tribunal de Bastia et moins d'un mois après [l'] élection à la présidence [de M. Giudicelli]".
La FFT assure que la Ligue corse avait "sur les conseils du service juridique de la FFT (...) fait publicité de ce marché public uniquement sur son site internet" et qu'une trentaine d'entreprises y avaient répondu.
Elu pour quatre ans à la tête de la FFT en février, Bernard Giudicelli, jugé charismatique mais autoritaire au sein de la fédération, est aussi gêné par une autre affaire.
Il a été mis en cause dans un rapport de l'Inspection générale de la Jeunesse et des Sports pour avoir participé à un trafic de billets de Roland-Garros, en revendant de manière illicite des tickets et en étouffant les soupçons de malversations qui pesaient sur l'ancien président, Jean Gachassin, ce qu'il nie.
La FFT, en crise à la fin de la présidence de Jean Gachassin, également suspecté de trafic d'influence dans le cadre du chantier d'extension de Roland-Garros, compte sur Bernard Giudicelli pour redorer le blason du tennis français.