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Régis de Camaret quitte la cour d'assises du Rhône, le 15 novembre 2012 à Lyon
L'entraîneur de tennis Régis de Camaret, 70 ans, a rejeté jeudi devant les assises du Rhône les accusations de viols, il y a plus de vingt ans, de deux anciennes pensionnaires mineures, concédant seulement une "grosse erreur" qu'il s'est refusé à détailler.
"J'ai failli à mon rôle d'enseignant, je me suis laissé aller à une situation que j'ai eu du mal à maîtriser, car Stéphanie Carrouget disait qu'elle était amoureuse de moi et le montrait", a déclaré le septuagénaire moustachu aux cheveux blancs.
Seules deux jeunes femmes, Stéphanie Carrouget et Karine Pomares, 36 ans chacune, sont parties civiles dans ce procès, toutes les autres plaintes, dont celle d' Isabelle Demongeot , ancienne n°2 du tennis français, étant prescrites.
"J'ai fait une grosse erreur, je n'ai pas géré la situation, j'ai eu le tort d'accepter qu'elle vienne montrer ses sentiments", s'est borné à dire au sujet de Stéphanie Carrouget cette figure du tennis français, qui entraînait ces adolescentes au tennis-club des Marres, à Saint-Tropez (Var) où elles étaient pensionnaires.
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Documents présentés durant le procès Camaret, le 15 novembre 2012 à Lyon
Pressé, tant par le président de la cour que par son propre avocat, d'être plus explicite, il raconte qu'alors qu'il était dans la chambre de Stéphanie pour l'aider à ses devoirs, la fillette de 12 ans s'était "assise nue sur ses genoux".
"Je l'ai repoussée et dit qu'il fallait arrêter et ça s'est arrêté là. Je n'ai pas abusé d'elle", affirme-t-il en contradiction avec ses déclarations devant les enquêteurs où il avait reconnu des "caresses et des attouchements".
"Le policier m'a secoué, ma garde à vue a été brutale", invoque-t-il.
Il assure également n'avoir "jamais eu aucun geste déplacé" avec Karine Pomares, qui l'accuse de l'avoir violée à l'âge de 14 ans, en 1990.
Camaret a par ailleurs qualifié de "mensonges monstrueux" les accusations des anciennes joueuses, qui se sont manifestées après le dépôt de plainte d' Isabelle Demongeot en 2005, l'accusant elles-aussi de viols.
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Isabelle Demongeot
à son arrivée le 15 novembre 2012 au tribunal à Lyon
Isabelle Demongeot est arrivée discrètement, vêtue de noir et la mine défaite. Devant s'exprimer à la barre comme témoin vendredi, elle ne peut cependant jusque-là assister aux débats.
"Je vais essayer d'être le plus précise possible. Il faut savoir quand même que c'est neuf ans de viols", a-t-elle confié hors audience, évoquant des accusations relatées en 2007 dans son livre "Service volé".
-Espoirs ratés -
"Je pense que beaucoup mentent et ont pris le train en marche", estime l'accusé qui met cette "haine extraordinaire" sur le compte des "espoirs ratés" de joueurs n'ayant pu atteindre un "très haut niveau".
Appelée à témoigner, sa soeur, Anne de Camaret, qui a travaillé et vécu au tennis-club des Marres de 1982 à 1987, a avancé la même analyse, accusant même Isabelle Demongeot d'avoir agi par "insatisfaction", parce qu'elle était "aigrie".
"Cette affaire, c'est un ramassis de situations de personnes insatisfaites dans leur progression, je n'ai jamais rien vu", assure cette femme rousse, qui donnait des cours de stretching aux adolescentes et notamment à Isabelle Demongeot .
"C'était la petite fille chérie de Saint-Tropez, la championne, la diva, je pense qu'elle s'est un peu aigrie car elle n'avait plus les résultats qu'elle espérait avoir", à la suite notamment d'une scoliose, a-t-elle jugé.
"Ca s'est fait progressivement. Elle est partie de chez mon frère mécontente, prête à faire une carrière, et c'est un échec", a-t-elle dit.
Elle a par ailleurs assuré ne pas être au courant d'une plainte pour viols auprès du procureur de la République de Draguignan en 2002 d'une jeune pensionnaire. Elle avait été classée sans suite en raison de la prescription, mais au cours de ce procès prévu jusqu'au 23 novembre, cette femme témoignera, ainsi qu'une vingtaine d'autres.