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© AFP/Marwan Naamani
Le Tunisien Malek Jaziri lors du tournoi de Dubaï, le 25 février 2013
Le forfait, a priori contraint, du tennisman tunisien Malek Jaziri vendredi à Tachkent, pour ne pas avoir à affronter un Israélien, n'est pas une "première", et plusieurs cas semblables ont été relevés dans l'histoire récente du sport.
Amir Weintraub, vainqueur sans jouer donc vendredi de son quart de finale du tournoi de Tachkent, n'est pas le premier sportif israélien à voir un adversaire subitement forfait. Même si en l'occurrence le caractère forcé du retrait de Malek Jaziri paraît clair, les deux joueurs étant amis et partenaires au sein du club français de Sarcelles, dans le Val d'Oise.
En 2003, aux championnats du monde de tennis de table de Paris, deux forfaits de ce style avaient été relevés, avec l'absence subite du Yéménite Hani Al-Hammadi et du Saoudien Nabeel Al-Magahwi pour leurs matches de poule de qualification. Le premier avait justifié une soudaine fatigue. Le second n'avait pas avancé d'explication. Mais la cause était autre: la présence parmi leurs adversaires du pongiste israélien Gay Elensky.
Suite à ces abandons, la Fédération internationale de tennis de table avait suspendu les deux joueurs jusqu'à la fin de la saison, sans pouvoir cependant démontrer le caractère antisémite de leurs forfaits: "Nous ne pouvons prouver le motif de leur refus de jouer, mais nous savons qu'ils ont violé nos lois", avait justifié un communiqué de l'ITFF, rappelant qu'avant la compétition tous les chefs de délégation avaient dû "signer une lettre qui engageait leurs joueurs à rencontrer tout adversaire potentiel, d'où qu'il vienne".
Forfait sur le tatami
Un an plus tard, en 2004, les jeux Olympiques d'Athènes avaient été le cadre d'une affaire du même type: l'abandon soudain du judoka iranien Arash Mir-Esmeili, plutôt que de monter sur le tatami face à un Israélien. Un exemple rappelé par Philippe Assoulen dans son ouvrage sur "les champions juifs dans l'histoire", en 2009, avec pour sous-titre: "Des sportifs face à l'antisémitisme".
L'Iran s'était illustré de la même façon en 2011, lors des Mondiaux de natation en Chine, à Shanghai. Mohammad Ali Rezaei avait refusé de prendre le départ de sa série du 100 m brasse, l'Israélien Gal Nevo étant dans un couloir d'eau voisin. La Fédération internationale de natation (Fina) avait alors expliqué avoir vu un document émis par les instances sportives iraniennes demandant "le boycott de toutes les épreuves où Israël nage".
Deux ans plus tôt, en 2009, c'est l'Israélienne Shahar Peer , 48e mondiale, qui n'avait pu participer au tournoi de tennis de Dubaï, faute d'avoir reçu un visa des autorités des Emirats arabes unis. Niant avoir été à l'origine de ce forfait contraint, le directeur du tournoi, Salah Tahlak, avait cependant expliqué que la participation de Peer aurait pu "attiser" la colère du "public qui a suivi la couverture télévisée de l'offensive israélienne à Gaza".
L'année précédente, deux joueurs israéliens, Andy Ram et Jonathan Erlich, avaient eux aussi été absents de dernière minute au tournoi de Dubaï, où ils devaient disputer le double. Officiellement, il ne s'agissait pas alors d'un problème de visa, mais la presse avait évoqué des pressions "amicales" de la part de l'ATP, qui gère le circuit masculin.
Dans le cas Jaziri, l'ATP a confirmé samedi à l'AFP "être au courant" du dossier et être entrée en relation avec la Fédération internationale de tennis.