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© AFP/FRANCOIS GUILLOT
Le nouveau président de la FFT en conférence de presse, le 18 février 2017 à Paris
Ses adversaires l'accusent d'autoritarisme, ses partisans louent sa force de caractère et de travail: surnommé "Le Corse" en raison de ses origines, le nouveau président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli, est un personnage charismatique qui suscite des avis tranchés.
"Il est autoritaire. Soit vous êtes avec lui, soit vous êtes contre lui. Avec lui aux commandes, les gens à la FFT craignent un grand coup de balai", s'inquiète auprès de l'AFP une source interne à la fédération.
"Il est dangereux pour l'avenir de la Fédération. C'est quelqu'un d'ambitieux mais pour lui", renchérit auprès de l'AFP Alexis Gramblat, candidat malheureux à la présidence.
Dans l'entourage de Bernard Giudicelli, on rétorque au contraire que le nouveau président a certes "des convictions" mais "est ouvert au dialogue".
"Ceux qui l'entourent sont des hommes et des femmes de caractère. Si, comme la légende le fait courir, c'était un dictateur et un coupeur de têtes, on ne serait pas avec lui", assure Stephan Post, son colistier pour l'élection de samedi.
"Il a une très grande force mentale, c'est ce qui le caractérise. Il est assez hermétique aux événements et il est sûr de sa force", poursuit M. Post.
Giudicelli a été élu avec 51,9% des voix, devant Jean-Pierre Dartevelle (48,1%), son principal adversaire, et Alexis Gramblat (aucune voix).
- Homme de dossiers -
Physique tout en rondeur et imposante calvitie, le nouveau président aura 59 ans lundi. Né à Marseille, il a construit sa vie en Corse, à Bastia, où il travaille depuis 1983 comme directeur de la mission locale, pour l'insertion sociale des jeunes.
Secrétaire général de la FFT depuis 2013, ce père de deux enfants est également président de la Ligue de Corse de tennis depuis 1991.
Doté d'une mémoire impressionnante et d'un grand souci du détail, il a la réputation de travailler énormément ses dossiers et de les maîtriser sur le bout des doigts, sur le plan sportif et juridique.
Giudicelli a été mis en cause (avec Dartevelle) dans un rapport de l'Inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS) sur des soupçons de trafic de billets visant le président sortant, Jean Gachassin.
Il lui est reproché d'avoir étouffé ces suspicions de malversations dans un véritable "pacte du silence" avec M. Dartevelle, ce que les deux hommes nient.
Dans cette ambiance très troublée pour la FFT, les partisans de Giudicelli veulent croire que sa forte personnalité est un atout pour sortir du tunnel et tourner la page de la présidence Gachassin: "Ne vaut-il mieux pas avoir quelqu'un qui est craint au sommet plutôt que chacun fasse son petit truc de son côté?", avance ainsi l'un de ses proches.