Happy Birthday : |
© AFP/
Le Français Yannick Noah
exulte après sa victoire en finale de Roland-Garros face à Mats Wilander
, le 5 juin 1983 à Paris.
L'année 2013 marque le 30e anniversaire de la dernière victoire française en Grand Chelem, celle de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983: à la Fédération, on ose croire que l'heure de la relève est arrivée.
Lorsque Patrice Hagelauer, l'entraîneur de Noah lors du triomphe, devenu le Directeur technique national du tennis français, reçoit dans son bureau, situé à un jet de raquette du Central de Roland-Garros, il finit toujours, à un moment ou un autre, par se tourner sur sa gauche, vers cette photo de "Yann".
"Regardez comme il était affûté. Pas une once de graisse", s'anime le DTN, revisitant une nouvelle fois ces heures de gloire lorsque Noah, après un dernier retour trop long de Mats Wilander , est tombé à genoux avant franchir le filet et de sauter dans les bras de son père Zacharie, descendu des gradins.
Ces images de pur bonheur, le tennis français n'y a plus eu droit depuis le 5 juin 1983, si ce n'est chez les femmes où Mary Pierce et Amélie Mauresmo ont su apporter un peu de baume au coeur d'une fédération riche en argent et en excellents joueurs mais toujours dans l'attente de son champion.
Depuis Noah, quatre Français ont joué une finale du Grand Chelem et ils ont tous perdu: Henri Leconte , Cédric Pioline, par deux fois, Arnaud Clément et Jo-Wilfried Tsonga , dernier à avoir atteint ce stade, en 2008 en Australie.
"Mais je ne dirai jamais qu'on n'y arrivera pas. Jo, il peut s'envoyer un Roland demain", martèle Hagelauer qui estime en toute logique que, de tous les Français, Tsonga est celui qui est "le plus proche" du bonheur.
"Le Graal c'est ça"
"Les années d'avant, pour moi, c'était Gaël (Monfils) mais aujourd'hui on ne peut plus rien dire tellement il est blessé. Richard (Gasquet) est en progrès mais il lui manque encore une étape pour s'identifier à un vainqueur de Roland-Garros", estime le DTN au sujet des autres candidats.
Va pour Tsonga donc. Reste à battre les meilleurs. "Yannick, pourquoi il a gagné Roland-Garros ? Parce qu'il avait battu tout le monde avant. Il a fait ressembler Wilander à un petit garçon. Il a battu Jose Higueras qui était un grand à l'époque, et Ivan Lendl , plusieurs fois", rappelle "Hagel".
© AFP/Kenzo Tribouillard
Le Français Jo-Wilfried Tsonga
saluant le public de Roland-Garros après sa défaite contre Novak Djokovic
, le 5 juin 2012 à Paris
Il y a du boulot pour Tsonga: en 2012, le N.8 mondial n'a battu aucun joueur du Top 8. Mais Hagelauer y croit: "Quand je l'ai vu jouer sur terre battue cette année, je me suis dit que c'est possible. Il s'est passé quelque chose le jour où il s'est procuré des balles de match contre Djokovic à Roland-Garros."
Que Tsonga ait enfin de nouveau un entraîneur, l'Australien Roger Rasheed, rassure le DTN. "Il va le faire bosser." "Il a encore des progrès à faire, c'est plus simple avec quelqu'un à ses côtés", estime également Guy Forget .
Roger Rasheed, lui, en est persuadé: "bien sûr" que Tsonga "peut gagner un Grand Chelem". Tsonga parle d'objectif: "le Graal c'est ça."
"Il y croit, il sent que c'est possible", assure Hagelauer. Dès l'Open d'Australie en janvier ? "Pourquoi pas ?" Sinon, on continuera à patienter. La Grande-Bretagne a bien attendu 76 ans avant de voir Andy Murray délivrer le royaume au dernier US Open.