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Six mois qu'il attendait cela ! Le Français Sébastien Ogier (VW Polo-R) peut enfin à nouveau savourer une victoire après avoir remporté le rallye d'Allemagne, première épreuve sur asphalte de la saison, qui s'est clôturée dimanche à Trèves.
"Je me sens terriblement bien. Le goût de la victoire, ça me manquait tellement, ça faisait si longtemps", s'est-il exclamé, fou de joie, en sortant de sa Polo, conscient aussi qu'un grand pas a été franchi vers un 4e titre mondial.
Vainqueur en début d'année au Monte-Carle puis en février en Suède, le triple champion du monde avait ensuite été sevré de succès durant six rallyes, pénalisé par sa position d'ouvreur (en raison de sa place de leader du championnat).
Mais si cette place de "balayeur" est handicapante lors des épreuves sur terre, elle ne l'est pas sur asphalte. De vendredi à dimanche dans la région de Trèves, le natif de Gap a donc mis les choses au point, "à la régulière", comme il le dit en fustigeant un règlement "qui défavorise les meilleurs".
Ogier et son copilote Julien Ingrassia ont dominé deux pilotes Hyundai: l'Espagnol Dani Sordo et le Belge Thierry Neuville. Entre ces deux là, la lutte pour la deuxième place a fait rage jusque dans les derniers virages, Sordo ne devançant finalement le Belge que d'un dixième de seconde, à vingt secondes de l'intouchable Ogier !
- Le secret: "Rouler propre" -
"Face à Dani, Thierry mais aussi Andreas (Mikkelsen, 4e), j'ai vraiment dû m'employer", concède Ogier qui après une première journée timide vendredi, a pris la tête et fait le break le lendemain.
Que ce soit dans les vignobles bordant la Moselle ou dans le redoutable camp militaire de Baumholder, Ogier a été parfait de maîtrise, gérant parfaitement ses pneus sur des surfaces parfois très abrasives (comme le ciment de l'étape du Panzerplatte).
"Le secret, c'est de rouler propre", raconte Ogier, le plus efficace dans cet exercice quand beaucoup de ses concurrents rentrent au parc d'assistance avec des pneumatiques usés jusqu'à la corde.
"C'était ma ligne de conduite durant les trois jours: je ne voulais surtout pas trop en faire, risquer de partir à la faute. Le premier jour, dans les vignobles, j'ai veillé à rouler proprement en m'éloignant des trottoirs et des endroits susceptibles d'endommager la voiture. Ensuite, samedi dans Baumholder, j'ai sans doute eu une meilleure gestion des pneus que mes concurrents. Cela a souvent été mon point fort. J'ai donc pu creuser l'écart dans Panzerplatte avant de contrôler les écarts dimanche".
- Lefebvre et Moreau toujours hospitalisés -
Du coup, Ogier prend le large au championnat. A quatre rallyes (France, Catalogne, Grande-Bretagne et Australie) de la fin de saison, un quatrième titre de champion du monde lui tend plus que jamais les bras.
"C'est clair que le résultat de ce dimanche est une excellente opération", se félicite-t-il.
Le Haut-Alpin de 32 ans dispose d'un avantage de 59 points sur son équipier norvégien chez VW, Andreas Mikkelsen (169 pour 110), tandis qu'avec 94 points, Neuville et Hayden Paddon semblent largués. Sauf accident, il ne faudra sans doute pas attendre la dernière épreuve pour assister au sacre du Français. Mathématiquement, il pourrait même déjà être titré à domicile, lors du prochain rallye, en France (Corse).
Durement sortis de route samedi, les Français Stéphane Lefebvre et Gabin Moreau (Citroën) étaient eux toujours hospitalisés dimanche, souffrant de multiples fractures et de blessures interne, mais "leur état n'est pas préoccupant", selon le patron de PHSport, la structure qui accompagne les pilotes.
Mais vu la multitude de traumatismes (main, cheville, tibia, vertèbre pour Moreau, bassin pour Lefèbvre), leur fin de saison paraît largement compromise, alors qu'ils tentaient de se mettre en évidence en vue d'obtenir un volant la saison prochaine chez Citroën, le constructeur français qui fera son grand retour en WRC.
Le rallye de France, en Corse, dans cinq semaines tombera sans doute beaucoup trop tôt.