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Le Français Johann Zarco , qui a décroché vendredi à 25 ans son premier titre de champion du monde catégorie Moto2 sans même avoir à courir le Grand Prix du Japon, se considère comme un "guerrier" des pistes.
Avec cette couronne, obtenue plus précocement que prévu grâce au forfait sur blessure du champion en titre espagnol Esteve Rabat , Zarco entre dans le cercle très fermé des sept pilotes français champions du monde de vitesse.
Très près d'être sacré en 125 cc dès 2011 - il a chuté dans la dernière manche à Valence alors qu'il était le seul à pouvoir encore menacer Nicolas Terol finalement titré - Zarco a progressé régulièrement lors de ses quatre saisons en Moto2 pour ajouter son nom au palmarès de cette classe intermédiaire créée en 2010. "C'est un pilote qui a besoin de temps, peut-être plus que les autres", avance son chef mécanicien Massimo Branchini alors que le Français a annoncé, peu avant son sacre, qu'il s'alignerait de nouveau en Moto2 l'an prochain et refusait ainsi, pour la deuxième fois de sa carrière, une proposition pour "monter" en MotoGP.
Car "il faudrait qu'il puisse disposer (en MotoGP) d'une moto qui lui permette de se battre parmi les six premiers l'an prochain, afin d'avoir la possibilité de se voir confier une machine officielle en 2017 et ce n'est pas le cas", a expliqué début septembre à l'AFP son manager Laurent Fellon.
Victorieux dans toute sa carrière de sept Grand Prix - dont six cette année - Zarco a mené le Championnat dès son premier succès en Argentine, le 19 avril lors de la 3e course de la saison, et n'a manqué que deux podiums en 14 courses jusque-là: au Qatar en ouverture de saison où il menait avant de rétrograder à la huitième place sur problème mécanique, et en Aragon le 27 septembre (6e).
- 'J'ai tout en main' -
Considéré comme un pilote émotif, Zarco a semblé très décontracté cette saison, paraissant même assez sûr de son coup. "J'ai tout en main: la moto, l'équipe (Ajo Motorsport, l'écurie finlandaise de 2011, ndlr), une meilleure expérience. A moi de gérer", expliquait-il en avril après sa victoire en Argentine ponctuée d'un salto arrière en bord de piste.
"Quelques fois, il faut être intelligent et assurer une place dans les points quand la victoire n'est pas envisageable. C'est clair qu'au vu des résultats précédents, du métier et des conditions, je peux être un prétendant au titre", avait-il lancé avec une grande clairvoyance.
S'exprimant d'une voix douce, le pilote au style "propre et pas agressif", comme il le qualifie lui-même, se veut être un "guerrier" sur la piste comme l'y a invité son manager depuis ses débuts.
Un Laurent Fellon avec qui il forme un binôme inséparable depuis une douzaine d'années.
"Je le connais depuis qu'il a 13 ans et demi quand il est venu avec son père me demander des conseils pour faire de la compétition à moto alors que je travaillais au service course de la maison Polini (ndlr: fabriquant italien de pièces spéciales pour deux roues et de mini-motos) à Avignon", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le futur manager a alors décidé de tester le jeune garçon sur le circuit local d'Eyguières (Bouche-du-Rhône) où se déroulent de nombreuses compétitions de scooters ou de mini-motos.
"Lors de cet essai sur une mini-moto, Johann a battu le record de la piste d'une seconde", a poursuivi Laurent Fellon qui, se retrouvant un peu plus tard sans travail, a proposé au père de Johann de s'occuper du jeune pilote et de le faire participer au Championnat d'Italie.
Le début d'une belle histoire qui pourrait s'écrire de nouveau en majuscules dans les années à venir.