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Ça dégénère! L'accrochage controversé entre Valentino Rossi et Marc Marquez en Malaisie a empoisonné la bagarre pour le titre mondial en MotoGP, qui tourne à la foire d'empoigne entre l'Italie et l'Espagne à une semaine du Grand Prix décisif à Valence.
. Une polémique qui enfle, qui enfle...
Depuis plusieurs jours, la lutte s'est déplacée hors de la piste et même du paddock, gagnant les terrains médiatique, diplomatique et juridique.
Le détonateur est un fait de course: Rossi (Yamaha), fragile leader du championnat, s'est accroché avec Marquez (Honda) sur le circuit de Sepang le 25 octobre et a été sanctionné d'une rétrogradation en dernière position sur la grille de départ à Valence.
Evidemment, cela fait les affaires de l'Espagnol Jorge Lorenzo (Yamaha), qui ne compte que sept points de retard sur son équipier avant cette ultime manche du championnat, dimanche 8 novembre. Et évidemment, pour Rossi et pour l'Italie, cela alimente les soupçons d'une entraide espagnole au détriment d'"Il Dottore".
Lorenzo a ainsi été contraint de démentir cette semaine l'existence d'un "pacte" présumé qui, selon le journal italien La Repubblica, aurait été scellé avec son compatriote Marquez en Andorre et viserait à faire gagner le pilote majorquin.
. Italie-Espagne, chacun choisit son camp
Dans cette bataille, les médias ont pris position: la presse espagnole a accusé Rossi d'avoir perdu ses nerfs et son homologue italienne a estimé que c'est Marquez qui avait lancé les hostilités en tentant de ralentir son adversaire.
"La chute d'une idole", pouvait-on lire lundi en Une du quotidien sportif madrilène Marca. Ce titre était accompagné d'un cadre brisé avec une vieille photo de Rossi posant avec Marquez enfant.
Même le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a défendu le jeune prodige catalan (22 ans) face au vétéran italien (36 ans). "En sport, comme en politique, tout n'est pas permis", a écrit le dirigeant sur Twitter.
Son homologue italien n'a pas été en reste: dès lundi soir, Matteo Renzi, en tournée en Amérique latine, a pris le temps de passer un coup de téléphone à Rossi.
Et en Italie, célébrités et anonymes ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux, via notamment les mots-clés "iostoconvale" (Je soutiens Vale) ou "forzaVale" (allez Vale).
"Une pensée pour Valentino Rossi : j'espère qu'il sera champion du monde", a écrit Roberto Mancini, l'entraîneur de l'Inter Milan. "On peut discuter du geste de Rossi, mais vous n'avez pas ressenti une certaine fierté et un certain plaisir en voyant ça? Moi, si", a estimé le rugbyman Mirco Bergamasco.
Les supporters du club de foot de Naples sont allés plus loin. Ils ont déployé une banderole, dénoncée ensuite par plusieurs éditorialistes, dans les tribunes lors du match contre Palerme mercredi: "Valentino, à Valence sans aucune règle. Tibia et péroné".
. Rossi porte l'affaire devant le TAS
Fort de ce soutien massif, Rossi a confirmé qu'il courrait bien à Valence et il a introduit vendredi un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) afin d'obtenir l'annulation ou la réduction de la sanction.
S'il obtenait gain de cause, l'Italien retrouverait toutes ses chances de briguer son 10e titre toutes catégories confondues.
Mais cela tendrait encore davantage ses relations avec Lorenzo, selon qui Rossi a échappé à une sanction plus sévère en raison de son aura sportive.
. Echauffourée chez Marquez
Dans cette ambiance délétère, les esprits s'échauffent. Vendredi, deux chroniqueurs d'une émission satirique italienne ont voulu remettre à Marquez un pseudo trophée nommé "Copa di mincchia" (un mot d'argot à double sens pouvant vouloir dire à la fois "pénis" ou "merde"), à son domicile de Cervera (Catalogne). Et le ton est monté entre les deux intrus et la famille Marquez.
Les deux chroniqueurs "ont proféré une série d'insultes, se livrant à certains actes humiliants et ridicules envers le pilote, et venant même à pousser et agresser ses proches", a assuré l'entourage de Marquez dans un communiqué transmis à l'AFP, précisant avoir déposé plainte.
De leur côté, les deux chroniqueurs de l'émission satirique "Le Iene" ("Les Hyènes") de la chaîne Italia 1 ont expliqué sur Facebook avoir été "attaqués" et avoir fini à l'hôpital, leur caméra brisée en plusieurs morceaux.
La rédaction de l'émission a ensuite affirmé dans un communiqué que la version du camp Marquez n'était "pas véridique" et que les deux chroniqueurs allaient "poursuivre Marc Marquez et sa famille pour agression, coups et blessures, calomnie et vol".