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© AFP/CRISTINA QUICLER
Johan Zarco au guidon de sa Yamaha lors du GP d'Espagne (catégorie Moto GP) sur le circuit de Jerez de la Frontera, le 7 mai 2017
"Il peut y avoir un effet Zarco" sur la moto de vitesse dans l'Hexagone comme il y a eu "un effet Noah" sur le tennis, explique à l'AFP Jacques Bolle, le président de la Fédération française de motocyclisme (FFM), au sujet du pilote tricolore, très attendu ce week-end au Mans pour le GP de France de MotoGP.
Q: Que représente le GP de France pour votre fédération ?
R: On a 100.000 licenciés, 1.300 clubs et on organise environ 1.300 épreuves. On s'occupe de l'ensemble du sport motocycliste, dont la vitesse, l'endurance le motocross, le trial, le quad ou l'enduro. Le GP de France, c'est une vitrine: il y a beaucoup de spectateurs puisqu'on attend 100.000 personnes. C'est un très beau rendez-vous non seulement en terme de public mais aussi en raison des nombreux médias qui s'intéressent enfin à nous lorsqu'on parle du GP de France et de MotoGP. Surtout lorsqu'on a un Français capable de monter sur le podium.
Q: Justement espérez-vous un éventuel effet Zarco ?
R: Oui, il peut y avoir un effet Zarco car il s'agit de la discipline reine. Je crois que la Fédération française de tennis parle encore aujourd'hui de l'effet Noah lorsqu'il avait remporté Rolland-Garros. Il est clair que si Johann nous fait une performance extraordinaire, une victoire ou même un podium qui serait en soi un très bon résultat, il y aura forcément un effet derrière.
Q: En quoi son rôle peut-il être crucial pour la vitesse en France ?
R: On a eu de très bons pilotes comme Randy De Puniet mais on a besoin d'un leader qui soit une locomotive. On attend cela depuis de très nombreuses années alors qu'on l'a eu dans d'autres disciplines. En motocross par exemple on est régulièrement champion du monde. Cela explique sans doute largement pourquoi le motocross est la première discipline de notre fédération, la vitesse ne venant qu'en deuxième.
Q: C'est votre troisième et dernier mandat, quelles initiatives menez-vous ?
R: On rachète de plus en plus d'équipements. Car aujourd'hui créer un équipement et notamment un terrain de motocross devient très difficile avec les contraintes environnementales et administratives. Donc on essaie de faire en sorte que les équipements qui existent perdurent. Il y a aussi un gros chantier lié à la réforme des régions. Il faut rassembler des ligues régionales. Ce n'est pas une mince affaire lorsque vous dites à trois présidents que demain il n'y en aura plus qu'un.
Q: Avez-vous un message à adresser à la nouvelle ministre des Sports Laura Flessel ?
R: Oui. Il faudrait s'occuper des problèmes d'assurance responsabilité civile. D'une part, on est dans un monde qui se judiciarise de plus en plus, et il y a d'autre part une évolution de la jurisprudence qui considère que le risque accepté a de moins en moins cours. Auparavant, à partir du moment où en toute connaissance de cause vous preniez des risques en pratiquant une activité notamment sportive, vous ne pouviez pas ensuite, sauf à démontrer la faute de l'organisateur, demander réparation d'un préjudice subi. Evidemment on ne peut pas laisser sur le bord du chemin un gamin qui devient paraplégique à 20 ans. Mais cette évolution a des conséquences en termes d'assurance. La responsabilité de plein droit vous impose d'indemniser les gens qui se blessent, même si vous n'avez pas commis de faute. Il faudrait que l'Etat trouve enfin une solution, on ne peut pas multiplier par dix le prix des licences. Le coût de l'assurance a déjà doublé, et à terme cela risque de mettre en péril la pérennité de notre activité.