Happy Birthday : |
© AFP/FRANCK FIFE
Le bivouac du Dakar dans la boue après de fortes pluies, le 6 janvier 2017 à Oruro en Bolivie
Le Dakar-2017 est-il le plus dur de l'ère sud-américaine, comme l'annonçaient les organisateurs? Les concurrents rescapés de la première semaine, marquée par des conditions extrêmes et une navigation compliquée, ne démentent pas, alors que la course s'offre une journée de repos bienvenue dimanche à La Paz.
. Des favoris ont déjà jeté l'éponge
© AFP/Franck FIFE
Le directeur sportif du Dakar Marc Coma
, le 7 janvier 2017 à Oruro en Bolivie
"On a dit qu'arriver à La Paz représentait déjà une première victoire et c'est comme ça que ça s'est passé", note le directeur sportif du Dakar, Marc Coma . 64 véhicules, en effet, n'ont pas rallié la capitale bolivienne, dans la moyenne des années précédentes, selon le directeur du Dakar, Etienne Lavigne.
Surtout, trois candidats à la victoire finale ont tiré prématurément leur révérence: en auto, le Qatari Nasser Al Attiyah (Toyota), qui a arraché une roue dans un virage, et l'Espagnol Carlos Sainz (Peugeot), tombé en tonneaux dans un ravin ; en moto, le vainqueur sortant, l'Australien Toby Price , qui s'est cassé le fémur gauche en chutant à grande vitesse dans un rio.
Leur point commun: tous les trois sont des attaquants dans l'âme et ont peut-être été victimes de leur pilotage pour le moins agressif...
. Navigation ou "chasse au trésor"?
Les organisateurs promettaient une navigation plus compliquée que lors des éditions précédentes, avec des points de contrôle cachés à valider avec très peu d'indications et des GPS à la mémoire réduite.
Sébastien Loeb, qui dispute son deuxième Dakar, avec déjà deux victoires d'étape à la clé, confirme: "Niveau navigation, ça n'a rien à voir (avec l'édition 2016). Beaucoup de course d'orientation, c'est un peu la chasse au trésor. Et les trésors, c'est les +way points+" (points de contrôle).
Son coéquipier chez Peugeot, Stéphane Peterhansel, va dans le même sens: "L'année dernière, il n'y avait quasiment pas de navigation, il n'y avait que du pilotage et donc c'était les pilotes les plus rapides qui étaient devant. Cette année, la navigation est moins évidente et donc il y a des rebondissements".
© AFP/Franck FIFE
Le pilote auto Nasser Al-Attiyah lors de la 2e étape du Dakar, entre Resistencia et San Miguel de Tucuman en Argentine, le 3 janvier 2017
Les favoris se perdent les uns après les autres et c'est le jeu des chaises musicales au classement général: quatre leaders chez les autos comme chez les motos depuis le début de la course lundi.
. Des conditions extrêmes
Un soleil de plomb et jusqu'à cinquante degrés au thermomètre pendant les trois premiers jours de course, entre Asuncion, au Paraguay, et San Salvador de Jujuy, en Argentine. Un premier passage de col à 4000 m dès la 4e étape, en direction de Tupiza, en Bolivie, qui a pesé sur les organismes, avec pour certains de la grêle en prime. Des pluies torrentielles pour tout le monde vendredi, qui ont conduit les organisateurs à raccourcir l'étape du jour et à annuler celle du lendemain... Rien n'aura été épargné aux concurrents pendant cette première semaine de course.
Une gageure bien résumée par le motard français Adrien Van Beveren, qui dispute son deuxième Dakar, après une 6e place en 2016: "On n'a fait que cinq étapes et c'est déjà très +hard+. On a les conditions qui compliquent la chose, la navigation qui nous demande une concentration en permanence, le niveau qui augmente aussi (...) Il faut vraiment rouler très bien, faire le moins d'erreurs possible et attaquer très fort pour être devant".
© AFP/FRANCK FIFE
Vue aérienne de la capitaine bolivienne La Paz, le 7 janvier 2017
. Qu'attendre en deuxième semaine?
"Logiquement, on va avoir trois étapes avec des spéciales de plus de 400 km et, à nouveau, la difficulté va être élevée, prévient Marc Coma . Ca dépendra également des conditions météo qu'on rencontrera."
En effet, de la pluie est prévue pour l'ensemble du séjour de la caravane du Dakar en Bolivie, jusqu'à mardi, puis de nouveau soleil et chaleur jusqu'à l'arrivée à Buenos Aires samedi.
Au menu des difficultés, une étape marathon, au cours de laquelle les concurrents ne pourront recevoir d'assistance sur leurs véhicules, qui les mènera de La Paz à Salta, en passant par Uyuni pour la nuit de lundi à mardi. Et mercredi, l'étape la plus longue de ce 39e Dakar: 997 km, dont 406 chronométrés, entre Salta et Chilecito, dans les contreforts de la Cordillère des Andes. La dernière semaine risque fort de paraître interminable pour les rescapés du Dakar.