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© AFP/Franck FIFE
Le directeur du Dakar Etienne Lavigne téléphone durant la 8e étape du Dakar entre Uyuni (Bolivie) et Salta (Argentine), le 10 janvier 2017
Ne pas annuler la 9e étape du Dakar-2017 aurait été à la fois "déplacé" et impossible, a réagi le directeur du Dakar, Etienne Lavigne, après le glissement de terrain qui a fait deux morts, un millier de déplacés et bloqué la course lundi dans un village du nord-est de l'Argentine.
Q: Pourquoi avoir pris la décision d'annuler la 9e étape mercredi ?
R: "Il y a des dégâts matériels extrêmement importants, vraisemblablement des dégâts humains dans ce village, avec une mer de boue qui s'est déversée sur des habitations, avec des gens sur les toits, des gens à aller sauver, donc des conditions extrêmes. Ils sont en plan rouge ici, dans la province de Jujuy, qui permet d'arriver ici, à Salta. Toutes ces circonstances ne permettent pas un déroulement d'étape standard du Dakar demain. Ca aurait été 1. déplacé et 2. ça ne peut pas se faire, donc on a tout arrêté et on va regrouper les gens ici (à Salta) qui se rendront demain à Chilecito pour reprendre la course après-demain."
Q: Un tiers du kilométrage des spéciales a désormais été annulé. Le mot de fiasco pour qualifier ce Dakar est-il justifié ?
R: "Non, pas du tout. On est face à des conditions climatiques assez exceptionnelles, qui nous perturbent dans le déroulement du Dakar. Ces conditions climatiques extrêmes nous amènent à nous adapter, à repenser nos organisations, ce qu'on a fait plutôt bien jusqu'à maintenant et c'est surtout ça que je vois. Une bonne organisation, c'est une organisation qui sait se réadapter, qui n'est pas paralysée. Ca n'est pas notre cas aujourd'hui et donc on va faire en sorte de pouvoir reprendre le départ après-demain."
Q: Vous saviez qu'il risquait de pleuvoir, aviez-vous prévu des plans B ?
R: "Des plans B, il y en a eu à chaque fois qu'on a pu réaliser des étapes, toutes les fois où c'était possible, réalisable. Donc des plans B, il y en a. Après, il y a des plans qui, à un moment, ne peuvent pas se dérouler parce que les conditions sont exceptionnelles. C'est malheureux mais encore une fois, au regard des circonstances qui ont touché ce village et la province de Jujuy, je ne suis pas sûr que ça soit le plus important."
Q: Cela vous pousse-t-il à réfléchir à l'organisation du Dakar dans cette région ?
R: "Ca fait neuf ans qu'on vient en Argentine, on a une petite habitude maintenant des conditions qu'on peut rencontrer. Cette année, il y a une conjonction de phénomènes encore une fois extrêmement violents, face auxquels on ne peut pas faire grand chose. En l'occurrence, on a su réaliser des étapes toutes les fois où on pouvait le faire dans de bonnes conditions, et là, malheureusement, on est une nouvelle fois empêchés de dérouler l'étape, mais je rappelle que ça n'est pas le plus important par rapport à cette situation de catastrophe qui a touché ce village."
Propos recueillis par Raphaëlle Peltier