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Le Dakar-2016, qui a enregistré coup sur coup le désistement du Chili puis du Pérou, ne sera pas une édition "au rabais", a promis le directeur de la course Etienne Lavigne, dans un entretien à l'AFP, à un mois et demi du départ de Buenos Aires.
Q: Comment avez-vous réagi à l'annonce du désistement du Pérou mi-août, à quatre mois du départ ?
R: "C'est assez rare d'avoir deux pays qui se désengagent l'un après l'autre, c'était assez mal engagé. Le Dakar devait partir de Lima, passer par le Chili et finir en Argentine. On perd le Chili, on perd le Pérou, donc toute la première semaine qu'on avait imaginée, qui avait été reconnue sur place, il a fallu la reconstruire. Dans les quinze jours qui ont suivi (le désistement du Pérou, ndlr), on s'est mis en ordre de marche pour repenser une nouvelle première semaine de course."
Q: Etes-vous satisfait du nouveau parcours établi ?
R: "Ce n'est pas celui qu'on voulait faire évidemment. Le parcours initial Pérou-Chili-Argentine était extrêmement intéressant sportivement. Après, je suis content de celui qu'on propose. S'il est vrai que les noms sonnent à vos oreilles parce qu'on les a déjà entendus, je vous rappelle qu'à l'époque de l'Afrique, on parlait toujours aussi des mêmes noms, ça ne nous empêchait pas de trouver des itinéraires, des spéciales, des environnements de course, des géographies différents. Au final, ce Dakar de derrière les fagots va peut-être même être plus dur que celui prévu initialement. On a plus de kilométrage en spéciales, les spéciales de sable organisées la deuxième semaine vont en faire une semaine très corsée. La course va surprendre ceux qui pensent connaître ces territoires."
Q: Avez-vous envisagé la possibilité que l'édition 2016 n'ait pas lieu ?
R: "On pense à tous les scénarios quand on est dans la situation d'avoir à repenser complètement un itinéraire dans un calendrier très serré. Mais la question ne se pose pas très longtemps parce que, depuis des années, on a développé des réflexes pour trouver des solutions. On a toujours été capable de trouver une fin positive à ces perturbations extra-sportives. Cette année, on a un vrai Dakar, pas un Dakar au rabais. Une course dans la veine des Dakar qu'on aime tracer."
Q: Comment envisagez-vous l'avenir du Dakar en Amérique du Sud ?
R: "Je ne suis pas inquiet car on a une expertise des situations compliquées. Et sur le continent sud-américain, on a des contacts quasiment avec tous les pays, de la Colombie à l'Equateur, au Pérou, Brésil, Uruguay, Paraguay que je vais rencontrer mardi prochain. Ce sont des pays qui sont candidats pour recevoir l'épreuve."
Q: Qu'attendez-vous de l'arrivée de Sébastien Loeb sur le rallye ?
R: "Sa découverte de notre environnement va être un vrai plaisir à suivre. Il change complètement d'univers (...) en termes de longueur de spéciales, de conditions géographiques, climatiques d'altitude... Il devra s'adapter à cette épreuve qu'il ne connaît pas. Au-delà de son talent de pilote, c'est sa capacité à faire son apprentissage qui va être très intéressante à suivre. C'est très courageux avec son palmarès de s'exposer au risque d'une nouvelle compétition. Sur toute la première semaine de course, il peut briller. Ensuite, il va être dans des environnements très différents de ce qu'il a pu connaître."
Propos recueillis par Elodie SOINARD