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Elle va sillonner pendant six mois, en solitaire sur son cheval d'acier, les routes et pistes d'Asie du Sud, de l'Indonésie à la Chine, à la rencontre des femmes de ces pays: Mélusine Mallender, 35 ans, s'est lancée samedi à moto depuis Jakarta sur les "Voies de la liberté".
"La moto, c'est ma liberté et ma liberté, c'est aussi celle, trop souvent entravée, de la moitié des humains, les femmes...", assure à l'AFP l'aventurière et documentariste militante, fille d'un père motard britannique et d'une mère française et féministe.
"Les Voies de la liberté" est le nom que la jeune femme a donné à sa nouvelle odyssée motorisée.
Mélusine Mallender est une habituée des expéditions en gros cube (800 cm3 tout terrain). Depuis 2010, elle a réalisé trois grands périples en solitaire, sur plus de 70.000 km en Asie centrale, au Moyen-Orient (Routes persanes) et en Afrique (Grands lacs d'Afrique de l'Est). Ils ont donné lieu à une série de documentaires de 52 minutes diffusés par la chaîne Voyages.
A chaque fois, l'égalité hommes-femmes est l'un des thèmes mis en avant dans ces expéditions. Un concept qui ne coule pas de source dans les endroits traversés.
"La moto est un sésame pour lier connaissance", explique-t-elle.
"Au-delà de l'effet de surprise garanti dans des contrées retirées, être une femme seule à moto a un double effet: d'un côté, ça force le respect des hommes et, de l'autre, ça donne accès aux cercles restreints des femmes, complicité féminine oblige", sourit-elle.
- Principes de prudence -
Mélusine Mallender compte tourner dans cinq pays au long de son parcours de quelque 27.000 km: Indonésie, Birmanie, Bangladesh, Népal et Chine. Et devra passer par quatre autres - Thaïlande, Malaisie, Inde et Pakistan - pour tracer sa route.
Sur son trajet, les embûches ne manqueront pas: réseau de routes et de pistes aléatoires, administrations tatillonnes qui nécessitent patience et diplomatie pour franchir les frontières et, parfois, dangers plus tangibles.
La province ouïgour du Xinjiang en Chine, soumise à d'importantes turbulences politiques sur fond de séparatisme musulman, va constituer l'un des points chauds de ce périple.
"Je vais aussi faire en sorte de passer le moins de temps possible sur la route du Karakoram (dans le massif éponyme), qui relie le Pakistan à la Chine", prévoit la jeune aventurière, qui craint la présence de talibans venus de l'Afghanistan tout proche.
"L'expérience du voyage en solitaire m'a appris les principes de prudence, ce qu'il faut faire et ne pas faire, dire et ne pas dire, selon les pays, ethnies, cultures et traditions", souligne-t-elle. "Je n'ai jamais été réellement en danger dans les contrées les plus retirées mais, au contraire, souvent protégée par mes amies de rencontre".