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© AFP/Jean-François Monier
Le perchiste Renaud Lavillenie lors des essais libres des 24 Heures du Mans moto le 19 septembre 2013 au Mans
Après avoir participé aux qualifications du Bol d'Or en avril, le champion olympique et vice champion du monde de la perche Renaud Lavillenie prendra le départ samedi des 24 Heures du Mans moto, pour s'aérer l'esprit.
Les 24 Heures du Mans sont seulement sa troisième course officielle, après le Gladius Trophy l'an dernier, près de Poitiers, et le Bol d'Or en avril, où il était avant tout venu prendre des repères avant l'épreuve mancelle.
Dans la Sarthe, débarrassé des contraintes d'une saison d'athlétisme lors de laquelle il a rapporté une médaille d'argent aux Mondiaux de Moscou, Lavillenie, engagé comme pilote de réserve au guidon de la Suzuki N.63 de l'écurie auvergnate AZ Motos, en catégorie Superstock, était cette fois venu pour se qualifier.
Une fois cet objectif atteint, à l'issue de la deuxième et dernière séance qualificative disputée vendredi, le troisième pilote a décidé de lui céder sa place pour lui permettre de participer à la mythique course d'endurance, même si l'écurie renonce ainsi à un potentiel podium dans sa catégorie.
"J'éprouve de l'excitation plus que de l'appréhension. J'ai hâte d'y être et de pouvoir enfin me rendre compte du truc. Je pense qu'au niveau de la longueur des relais, je vais tenir. Je vais devoir gérer un peu le trafic, mais je n'ai pas d'appréhension particulière, j'ai juste envie de découvir" déclare à l'AFP Lavillenie, fan de moto "depuis tout gamin".
Initié à l'endurance après avoir sympathisé avec Stéphane Mezzard, patron du team AZ Motos qui lui a vendu sa première machine, à Issoire, à quelques kilomètres de Clermont, où il s'entraîne, le perchiste est au Mans "pour se faire plaisir".
"Besoin de faire autre chose"
"S'il m'arrive quelque chose, je me pénalise moi-même. Je ne suis pas là pour me brider, mais avant tout pour vivre. Malheureusement, beaucoup trop de personnes pensent qu'un sportif n'a pas le droit de faire autre chose que son sport. C'est ultra énervant", souligne-t-il.
© AFP/Jean-François Monier
Le perchiste Renaud Lavillenie avant les essais libres des 24 Heures du Mans moto le 20 septembre 2013
"A les écouter, on aurait juste le droit de manger, s'entraîner et dormir. Alors que comme tous les hommes, on a besoin de faire autre chose, de changer d'air. Si tout ce que je devais faire était en lien avec la perche, ça ne servirait à rien. Je fais ça pour faire autre chose."
Pas question donc non plus pour le perchiste, qui ne se projette même pas sur la prochaine édition, en 2014, d'envisager une éventuelle reconversion dans le monde de la moto.
Si Lavillenie ne veut voir aucun parallèle entre le monde de la perche et celui de la moto, ses qualités d'athlète de haut niveau lui servent pourtant au guidon.
"Il assimile et retranscrit bien les conseils et, physiologiquement, il a une grosse capacité pulmonaire. Cela joue sur les passages à vitesse élevée, les entrées de courbe rapides et les gros freinages", explique Stéphane Mezzard, surpris par les progrès effectués en un an par son poulain et ami.
"Il a énormément progressé depuis le Bol d'Or. A la limite, il roule un peu trop vite par rapport à son expérience. Mais il fait ça de façon intelligente et avec un peu de marge." La même marge qu'il a souvent possédée au moment de franchir une barre.