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Sébastien Ogier (d) et son copilote Julien Ingrassia, sacrés champion du monde après le victoire au Rallye de Catalogne, le 16 octobre 2016 à Salou
Ses quatre titres le font entrer dans le carré d'as des rallyes! Devenu champion du monde pour la 4e fois consécutive, dimanche en Catalogne, le Français Sébastien Ogier rejoint les Finlandais Juha Kankkunen et Tommi Mäkinen, mais reste encore loin des neuf couronnes de Sébastien Loeb.
Vainqueur devant deux pilotes Hyundai, Dani Sordo et Thierry Neuville, Ogier (VW Polo-R) est titré alors qu'il reste deux manches à disputer dans ce Championnat 2016, le "RAC" en Grande-Bretagne et l'Australie.
Au nombre de titres, il égale Kankkunen et Mäkinen, premier pilote à être sacré quatre fois de suite, deux légendes du siècle dernier.
Évidemment, l'autre Sébastien français, l'Alsacien Loeb, semble encore hors d'atteinte avec ses neuf titres WRC. Cela ne doit pourtant pas éclipser le fait que le palmarès d'Ogier, 32 ans, est déjà énorme, avec des statistiques éloquentes: 37 victoires et 54 podiums en 108 rallyes, depuis ses premiers points au Mexique en 2008, dans une Citroën.
"Même si c'est le quatrième titre, ça procure toujours autant de joie", s'est réjoui Ogier, en reconnaissant que "l'émotion ne vient pas tout de suite, il faut un peu de temps pour s'en rendre compte".
Avec ce nouveau sacre, l'ancien moniteur de ski des Hautes-Alpes et son fidèle copilote Julien Ingrassia font aussi bien que leur compatriote Alain Prost en Formule 1.
- Perfectionniste -
Ogier n'avait qu'un point à marquer, théoriquement celui d'une 10e place, pour s'assurer ce titre, après l'abandon samedi de son coéquipier norvégien Andreas Mikkelsen. Mais il a mis un point d'honneur à remporter le rallye, comme à chaque fois qu'il a été sacré depuis 2013.
"Ca me fait plaisir de pouvoir y mettre la manière. J'ai toujours tendance à faire confiance à mes sensations et c'est ce que j'ai fait encore aujourd'hui, même si ce n'était pas absolument nécessaire de gagner ce week-end", a-t-il souligné.
Perfectionniste, sûr de lui, introverti mais capable de coups de sang, Ogier possède une capacité d'adaptation hors du commun, sur tous les terrains. Et réagit vivement lorsque les choses lui déplaisent.
© AFP/JOSEP LAGO
Le pilote français Sébastien Ogier lors du Rallye de Catalogne, le 14 octobre 2016
En 2010 au rallye de Jordanie, Ogier, qui court chez Citroën, laisse éclater sa fureur après qu'un "balayage" des routes lui est imposé pour favoriser la tâche de son chef de file d'alors, Loeb en personne. Et ce alors même que son avenir au sein du constructeur français est loin d'être scellé.
Ses accrochages avec le multiple champion du monde atteignent leur apogée au rallye d'Allemagne 2011, lorsque Loeb voit son contrat renouvelé en tant que premier pilote, ce qu'Ogier a du mal à accepter.
- 5 sur 11 -
Il prend ensuite la direction du groupe Volkswagen. Et vit une année de purgatoire en 2012 au volant d'une Skoda moins performante que les voitures WRC, en attendant que la Polo-R WRC soit développée. L'année suivante, neuf victoires et un premier titre ouvrent la route à d'autres succès.
© AFP/Vincent LEFAI, Iris ROYER DE VERICOURT
Sébastien Ogier en chiffres
Cette année, le quadruple champion du monde n'a gagné "que" cinq fois sur onze, à cause d'un règlement sur les ordres de passage qui le pénalise, en l'obligeant à passer le premier sur les spéciales en terre. Et donc à balayer la piste, pendant les deux premiers jours de chaque rallye.
Dimanche matin, Ogier est parti pour les 62 derniers kilomètres chronométrés, sur asphalte, avec cinq secondes d'avance sur Sordo. Il a tout de suite douché les espoirs éventuels du pilote espagnol en signant le "temps scratch" dans l'ES16.
Il a ensuite géré son écart avec Sordo dans les trois autres spéciales de la matinée, remportées par un autre pilote VW, le Finlandais Jari-Matti Latvala, retardé vendredi par une casse de suspension.
"Je me suis beaucoup amusé derrière le volant ce week-end. Mais j'ai beaucoup réfléchi pendant cette dernière spéciale, à cause de l'an dernier", a souri Ogier.
L'an dernier, il était sorti tout seul dans la dernière spéciale, alors qu'il avait course gagnée, et avait offert involontairement à Mikkelsen sa première victoire en WRC.