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© AFP/FRANCK FIFE
Le bivouac du Dakar dans la boue en raison d'intempéries, le 7 janvier 2017 à Oruro en Bolivie
La tête sous l'eau. Le Dakar-2017 a été piégé par des pluies diluviennes vendredi, entraînant la raccourcissement d'une étape, l'annulation d'une autre et une pagaille monstre sur le bivouac d'Oruro, dans la nuit de vendredi à samedi.
Plus de douze heures de pluie sans discontinuer, jusqu'à 20 cm de boue par endroit, des camions d'assistance enlisés, des concurrents et des suiveurs titubant pour aller se réfugier sous les tentes du restaurant ou de la presse, des sacs poubelles aux pieds...
"On n'a jamais vu ça", répétait-on dans la nuit, alors que l'organisation démontait en urgence le bivouac et cherchait des solutions pour évacuer les lieux.
La météo ne fait décidément pas de cadeau à ce 39e Dakar: après les fortes chaleurs (au dessus des 40 degrés) du début de semaine au Paraguay et en Argentine, la Bolivie lui avait réservé une tempête.
Dès vendredi matin, l'organisation avait été contrainte d'écourter la 5e étape, entre Tupiza et Oruro, au kilomètre 292, après 219 km de spéciale, les intempéries ayant rendu le terrain impraticable.
Pendant la liaison vers le bivouac, les premiers concurrents avaient eu droit à une averse annonciatrice de la saucée à venir.
- 'Catastrophe' -
"On vient de se taper 300 bornes sous la pluie, j'ai eu du mal à me réchauffer. C'était un moment difficile, il fallait être dur et donner toutes ses forces pour résister au froid", témoignait le motard français Adrien Van Beveren, les lèvres encore bleutées.
Les habitués du Dakar, à l'instar de Stéphane Peterhansel (12 victoires) et Cyril Despres (5), voyaient eux venir le pire.
"La Bolivie, on l'a eue sous la pluie il y a deux ans, sous le soleil l'année dernière et là à nouveau sous la pluie. Comme on y reste pas mal de jours (six, ndlr), je ne sais pas comment ça va se passer par la suite, parce que là ça tourne à la catastrophe quand même", prophétisait le premier.
"Ce qui m'inquiète plus ce soir, c'est comment on va faire pour faire une spéciale demain, vu les conditions climatiques", abondait le second, alors qu'un camion de son équipe, Peugeot, s'embourbait quelques mètres plus loin.
Il était 17h00 locales (22h00 heure française), la pluie venait de recommencer à tomber, pour ne plus faiblir.
Deux heures plus tard, la direction de course annonçait des "modifications" à l'étape du lendemain, la 6e, entre Oruro et La Paz. Le départ était repoussé de 04h00 à 06h00 (de 09h00 à 11h00) et le tracé de la spéciale amputé d'un bon tiers, au départ et à l'arrivée.
- 'Impossible' -
Mais le bivouac continuait inexorablement de s'embourber, poussant finalement les organisateurs à bloquer les entrées et les sorties, alors que tous les véhicules n'étaient pas encore rentrés de l'étape du jour.
Lors du briefing quotidien des concurrents, repoussé à 22h00 locales au lieu de 20h00 (03h00 au lieu de 01h00), le directeur sportif du Dakar, Marc Coma , annonçait: "On a décidé d'annuler la spéciale de demain. On a essayé de faire beaucoup de choses pour avoir même une petite spéciale mais c'était impossible".
Une heure plus tard, l'évacuation commençait par bus. Direction La Paz, où devait arriver la 6e étape samedi.
Les concurrents, eux, devaient quitter les lieux à bord de leurs véhicules le matin venu, à partir de 10h15 locales (15h15).
La caravane du Dakar doit rester dans la capitale bolivienne jusqu'à lundi matin. Au programme dimanche, une journée de repos bienvenu, avant une première partie d'étape marathon direction Uyuni, aux abords du célèbre salar.
Si la météo le permet: les prévisions annoncent de la pluie pour les trois prochains jours encore...