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La Kawasaki N.11 de l'équipage français de l'écurie SRC formé de Grégory Leblanc, Mathieu Lagrive et Nicolas Salchaud a remporté dimanche une épique 78e édition du Bol d'Or, disputée pour la dernière fois sur le circuit de Magny-Cours (Nièvre).
Déjà victorieuse de la course mythique ces deux dernières années, cette ZX-10R a signé son sixième succès consécutif dans une épreuve de 24 Heures, après ses trois titres acquis en 2011, 2012 et 2013 au Mans.
Elle devance cette fois de 5 tours la Yamaha N.94 de l'écurie française GMT 94 et de 11 tours la Suzuki N.72 du Junior team, premier de la catégorie des Superstocks.
Souffrant d'une fracture de l'apophyse d'une vertèbre dorsale, conséquence d'une chute aux essais libres jeudi, Lagrive a décidé de participer coûte que coûte à cette course. "Le premier relais a été effectué sous la pluie, donc je n'avais pas à me déhancher mais à la fin du deuxième, sur le sec, je ne pouvais plus marcher", a-t-il reconnu.
Les deux autres membres de l'équipe ont donc assumé plus que leur part de travail. "Nicolas Salchaud et moi-même avons effectué chacun une douzaine de relais car Mathieu était trop touché au dos pour poursuivre", a expliqué Grégory Leblanc qui vient d'aligner sept victoires consécutives en Endurance sur Kawasaki depuis 2010.
"C'est probablement l'une des plus belles et aussi plus difficiles victoires de ma carrière".
Mais cette performance doit autant au talent de SRC et de ses pilotes qu'à une avalanche de coups de théâtre qui lui ont dégagé la route vers un succès que peu de spécialistes pouvaient lui prédire au départ.
Car avec des dizaines de chutes samedi, des rebondissements dimanche et un combat permanent, la course a été une nouvelle fois à la hauteur de sa réputation, laissant des vainqueurs aux anges et des vaincus sans voix.
La Suzuki N.1, en tête depuis les premières minutes, a abandonné au milieu de la nuit après une lourde chute de Vincent Philippe à la sortie du virage d'Adélaïde. Le Français, toujours en quête d'un huitième succès historique au Bol d'Or, s'est fracturé les radius et cubitus du bras gauche et a subi un traumatisme crânien avec une courte perte de connaissance.
- Une heure décisive -
Après un bref intermède de la Yamaha N.94, la Honda N.111 prenait alors la tête. Ces deux motos restaient ensuite dans le même tour jusque dans la matinée, alors que la Kawasaki effectuait une éblouissante remontée, depuis la 22e place à l'issue de la deuxième heure de course jusqu'à la 3e.
Ce podium semblait acquis lorsqu'à 10h42 dimanche, Kenny Foray, au guidon de la Yamaha, perdait le contrôle de sa machine dans le grand virage à gauche qui suit la ligne droite des stands, quelques secondes après une mésaventure identique survenue à deux autres machines, dont la National Motos N.55, alors 4e.
La Kawasaki récupérait du coup la 2e place.
Mais moins d'une heure plus tard, elle devenait vainqueur virtuel après la casse moteur de la Honda qui obligeait Sébastien Gimbert, en tête depuis le milieu de la nuit, à rentrer aux stands en poussant sa machine. Le camp Honda affichait des mines défaites, la mécanique venait d'avoir raison de ses ambitions.
Au Championnat du monde, la Kawasaki prend la tête avec 55 points, dont 15 de bonus obtenus lors de ses classements - 4e et 3e - lors de la 8e et de la 16e heure, en vertu de la nouvelle réglementation entrée en vigueur ce week-end.
Les deux grands perdants, Suzuki et Honda, repartent avec respectivement 10 et 19 points, et la Yamaha N.94 empoche 50 points. Ces trois derniers constructeurs sont inscrits pour l'ensemble du Mondial (5 épreuves), ce qui n'est pas le cas de Kawasaki, qui ne dispute que les manches françaises (Bol d'Or et 24 Heures du Mans).