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La Suzuki N.30, aux mains de Vincent Philippe , Anthony Delhalle et Etienne Masson, s'est imposée largement pour la deuxième année consécutive aux 24 Heures du Mans, devançant de huit tours son premier poursuivant, la Kawasaki N.11.
La GSXR 1000 du Suzuki Endurance Racing Team (SERT) n'a pas connu de soucis mécaniques mais a dû composer avec un pilote souffrant de quelques troubles intestinaux, Anthony Delhalle, qui, dès l'aube, n'était plus en mesure d'effectuer ses relais.
En revanche, la Kawasaki pilotée par le trio Leblanc/Lagrive/Foret, a de nouveau réalisé une course à handicap après s'être beaucoup attardée dans les premières heures à la suite de la chute de Fabien Foret .
Pour la troisième fois en autant d'éditions, le Français a ruiné une bonne part des espoirs de la Kawa - qui avait fait la position de pointe - avant de se rattraper avec ses deux camarades pour sauver son week-end.
"Il a commis l'erreur qu'il ne fallait pas commettre", regrettait Gilles Staffler, le directeur de l'écurie SRC. "Il faut maintenant ouvrir les gaz pour prendre le plus de points possibles au Championnat".
Le patron a semble-t-il été écouté car la Kawasaki N. 11, classée 38e à l'issue de la 3e heure, a tourné au rythme des hommes de tête pendant les 21 heures suivantes, stabilisant son écart à huit tours mais progressant de 36 rangs pour prendre de précieux points.
La Honda N.111, très rapide et faisant preuve d'un appétit d'oiseau, a pris quant à elle la tête peu avant la fin de la deuxième heure et semblait partie pour un cavalier seul.
- Honda sous perfusion -
Des soucis mécaniques divers - embrayage, refroidissement, et finalement limaille de fer dans l'huile - ont arrêté sa progression mais pas sa course, car, comme placée sous perfusion, elle n'abdiquait finalement qu'à 10h42 dimanche.
Restait donc Yamaha pour venir perturber la marche triomphale de la Suzuki qui tournait comme une horloge, mais la marque aux diapasons échoua.
La N.7 de l'écurie autrichienne du Yart, réglée "sport", ou plus exactement comme une "Superbike", donna l'impression de pouvoir y parvenir, d'autant que l'un des ses "cochers", le Sud-Africain Sheridan Morais, faisait montre d'une pointe de vitesse peu commune.
Pas beaucoup plus haut qu'un jockey, le jeune homme affable, déjà sur le podium l'an passé avec le Yart pour sa première expérience au Mans, avait battu le record du tour aux essais et faisait figure d'épouvantail. La mécanique en décidait autrement et l'abandon était prononcé à 4h50 sur "casse moteur", alors que la R1 ferraillait en deuxième position.
- Checa sur une jambe -
L'autre Yamaha, la N.94, championne du monde en titre et réglée "endurance", se devait alors de prendre le relais mais un mauvais départ et quelques menus problèmes l'ont finalement reléguée à la 5e place. "J'ai dû demander à David Checa de laisser ses deux coéquipiers finir seuls les six dernières heures", expliquait Christophe Guyot, le team manager du GMT 94. L'Espagnol, qui avait chuté lors des essais "pré-Mans", il y a quinze jours, était retombé jeudi et devait être aidé pour s'asseoir sur sa machine tellement sa jambe gauche lui faisait mal.
"Cela pouvait devenir extrêmement dangereux en cas de nouvelle chute", avait estimé Guyot, assez satisfait d'avoir empoché les points qui récompensaient ses bonnes positions aux passages des 8e (3e) et 16e heures (4e).
La N.94 s'est néanmoins fait souffler la politesse par la N.72, 4e, détentrice de la Coupe du monde Superstock et chef de file de ces motos plus proches de la série qui ont fait le spectacle.