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Le joueur professionnel suisse de basket Thabo Sefolosha a réaffirmé mercredi avoir été victime de violence policière injustifiée un soir d'avril à la sortie d'une boîte de nuit, au deuxième jour de son procès pour rébellion à New York.
L'incident avait eu lieu au petit matin, le 8 avril, alors qu'un autre joueur professionnel, Chris Copeland, venait d'être poignardé à la sortie de la même discothèque quelques minutes plus tôt.
Thabo Sefolosha, qui est métis, aurait été victime d'une fracture du péroné avec lésion ligamentaire lors de son interpellation par la police, laquelle a nécessité une intervention chirurgicale et plusieurs mois d'immobilisation.
Le ministère public reproche au joueur de l'équipe NBA des Atlanta Hawks d'avoir refusé d'obéir aux injonctions des policiers qui cherchaient à évacuer la scène de crime. Il est poursuivi devant un tribunal pénal de Manhattan pour rébellion et trouble à l'ordre public.
Le procureur lui avait initialement proposé de n'effectuer qu'une journée de travaux d'intérêt général et d'éviter un procès s'il acceptait de plaider coupable. Il a refusé, souhaitant prouver son innocence à l'audience.
Selon des témoignages de membres des forces de l'ordre, l'ailier suisse aurait fait preuve d'agressivité verbale et physique envers les policiers.
Une vidéo de l'interpellation circule sur les réseaux sociaux. Elle a été produite à l'audience mercredi, ainsi qu'une autre. Toutes deux montrent plusieurs policiers plaquant le jeune homme au sol et le menottant dans le dos.
Thabo Sefolosha, qui est âgé de 31 ans, était ce soir-là en compagnie d'un coéquipier, l'intérieur macédonien Pero Antic, qui a été également interpellé après avoir été lui aussi plaqué au sol, mais n'a pas été mis en cause par la justice.
Appelé à la barre, le joueur suisse passé par le club français de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a expliqué que tout était parti d'un échange avec un policier, au moment où Thabo Sefolosha sortait de la boîte de nuit, située dans le quartier de Chelsea, à Manhattan.
Invité à quitter les environs immédiats du club, car une rixe au couteau venait d'avoir lieu, il aurait été insulté par le policier car il ne s'exécutait pas assez vite.
Un échange aurait suivi.
"Il essayait de nous pousser", a-t-il affirmé.
"Je lui ai dit: ce n'est pas parce que vous avez un badge que vous pouvez nous parler comme ça", a-t-il dit.
"Je peux te casser la gueule", lui aurait répondu le policier, toujours selon Sefolosha, qui a avoué lui avoir alors rétorqué: "tu ne fais même pas 1,60 m. Si tu me voyais dans d'autres circonstances, tu ne me parlerais pas comme ça. Tu es un nain".
C'est à la suite de cet échange que le policier aurait déclenché l'interpellation.
"Ils ne m'ont jamais donné un ordre direct" lors de l'interpellation ou dans les instants qui ont précédé, a assuré le joueur, qui mesure 2,00 m.
Interrogé par l'AFP à la sortie du tribunal, le joueur a refusé de s'exprimer.
Le procès se poursuit jeudi. Il intervient dans un contexte de polémique récurrente sur la brutalité policière à l'endroit des hommes noirs aux Etats-Unis.
Début septembre, l'ancien joueur de tennis professionnel américain James Blake, qui est métis, avait été interpellé par erreur par un policier new-yorkais, qui l'avait pris pour un suspect dans une affaire de fraude. La police de New York lui a présenté ses excuses dès le lendemain.
Début octobre, le chef de la police de New York, William Bratton, a annoncé la mise en place, en janvier, de règles plus strictes concernant l'usage de la force par les policiers.
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