Happy Birthday : |
Promis à un avenir radieux, le jeune pivot suisse de Chalon-sur-Saône Clint Capela explose cette saison avec une précocité qui n'est pas sans rappeler celle de Tony Parker et qui intéresse très sérieusement la NBA.
C'est un grand gamin de 19 ans et presque 2,08 m. "Je n'ai pas encore fini de grandir", prévient de sa voix grave et posée Capela, donnant l'impression de maîtriser l'exercice médiatique comme un vieux routard des parquets.
Ces dernières semaines, on parle beaucoup de lui. Avant la réception de Nancy, le natif de Genève, d'origine angolaise par son père et congolaise (RDC), affiche de très bonnes statistiques, tournant à une moyenne de 9,2 points et de 7,1 rebonds par match. Il a surtout marqué les esprits en février et décroché le titre de meilleur joueur du mois et un stratosphérique 41 d'évaluation lors de la rencontre face à Roanne. Mieux que T.P (38) au même âge.
L'Elan chalonnais a repéré le prodige en 2009, à l'occasion d'un stage de la sélection helvétique des moins de 16 ans. "Je n'ai pas eu à hésiter, car c'est le seul club qui s'était manifesté. Ma mère, chez qui j'ai grandi, a tout de suite accepté que je parte. Intégrer un centre de formation en France, c'était mon objectif. L'exil était nécessaire, car en Suisse, le basket ne dispose pas des mêmes moyens qu'en France. Ce n'est pas le même niveau."
Clint Capela aurait pu se tourner vers le football, un sport qu'il a pratiqué quelques années avec l'un de ses frères. "Mais avec ma taille, ce n'est pas évident", explique l'international suisse, qui continue malgré tout de suivre de près les affaires du ballon rond et avoue supporter le Servette Genève, le club de sa ville natale.
"En 2007, j'ai suivi mon autre frère qui jouait au basket, à Meyrin. Là-bas, j'ai été surclassé et je jouais avec les moins de 21 ans. Quand je suis arrivé au centre de formation de l'Elan, l'adaptation n?a pas été trop difficile, même si, tactiquement, il fallait apprendre de nouvelles choses, notamment au niveau du vocabulaire."
- 'Il était dur avec moi' -
A Chalon-sur-Saône, où le patron s'est longtemps appelé Grégor Beugnot, Capela découvre la ProA lors de la saison 2012-2013 (13 matches au total), le temps d'être tancé par son entraîneur un soir de match à Boulazac. "Avec Beugnot, on ne se parlait pas beaucoup. Il était dur avec moi, mais mentalement, j'ai progressé avec lui", explique-t-il.
"Il a un gros potentiel et a acquis de la stabilité cette saison. A la différence d'autres prospects (jeunes espoirs susceptibles d'être draftés en NBA), il a été conscient de ses lacunes et a su rapidement les éliminer", commente Beugnot qui entraîne aujourd'hui le Paris-Levallois.
Sous les ordres de Mickaël Hay d'abord, puis de Jean-Denys Choulet, Capela assure pouvoir s'exprimer plus librement: "Le coach me fait confiance car il voit que je travaille beaucoup. Il ne me considère plus comme un gamin." L'Helvète souligne avoir amélioré sa réussite aux tirs, passant de 23% en début de saison à environ 66% aujourd'hui, ainsi que ses statistiques aux lancers francs.
Fort d'une telle progression, il filera normalement aux Etats-Unis cet été pour la draft NBA. Il était d'ailleurs attendu samedi à Portland pour participer au Hoop Summit, un match qui oppose chaque année une sélection mondiale des moins de 19 ans à une sélection des meilleurs lycéens américains et qui sert souvent de tremplin pour la NBA.
"Pour l'instant, je suis concentré sur la fin de la saison et l'objectif de participer aux play-offs. Pour la draft, je déciderai en temps voulu", précise le joueur qui aimerait imprimer ses pas dans ceux de son compatriote Thabo Sefolosha, lui aussi passé par l'Elan (2002-2005) et aujourd'hui sous contrat avec le Thunder d'Oklahoma City.
"Peut-être que je resterai une saison de plus en Europe avant de tenter ma chance aux Etats-Unis. Tout dépendra de ma fin de saison," conclut-il.
The document has moved here.