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Vincent Collet ne sera plus l'entraîneur de Strasbourg la saison prochaine: au lendemain d'un nouvel échec en finale de ProA, le quatrième consécutif, le club a décidé mercredi de ne pas prolonger le contrat du sélectionneur de l'équipe de France.
Depuis des mois, il laissait planer le suspense. Resterait-il en Alsace, tenterait-il l'aventure dans un club étranger plus prestigieux et capable de jouer les premiers rôles en Europe, ou bien prendrait-il une pause après des années de cumul épuisant ?
Après la "cruelle" défaite dans le match 5 contre Villeurbanne, ses dirigeants ont rétréci l'éventail des possibilités, jugeant que la soirée de mardi marquait "la fin d'un cycle", selon les mots du communiqué.
Depuis la chute de Monaco, leader de la saison régulière, le titre semblait ne plus pouvoir échapper à Strasbourg, onze ans après son unique sacre - et encore moins après les deux nettes victoires lors des matches 1 et 2. Et pourtant, les spectateurs du Rhénus ont finalement assisté au quatrième épisode d'une terrible série, après les finales perdues en 2013 contre Nanterre, et face à Limoges en 2014 et 2015.
Collet, 53 ans, quitte donc Strasbourg après cinq saisons avec un bilan non négligeable: une victoire dans la Leaders Cup (2015), une autre en Coupe de France (2015) et une finale d'Eurocoupe cette saison. Mais ne pas avoir réussi en Alsace ce qu'il avait fait avec Le Mans, champion en 2006, et Villeurbanne, titré en 2009, restera une immense désillusion.
Elle lui donnera peut-être l'occasion de souffler après sept ans menés à un rythme infernal. Cumulant depuis 2009 ses responsabilités d'entraîneur de club avec celles de sélectionneur national, il n'a jamais caché ce que cette double casquette avait d'usant, physiquement et mentalement.
Avec Strasbourg, il a dirigé plus de 50 matches par saison (279 matches au total, dont 62,7% gagnés). Chaque année, il a enchaîné avec la préparation d'une compétition internationale puis avec le tournoi lui-même. Avant de repartir sans transition pour un nouvel exercice en club, sans avoir même eu le temps de faire la présaison avec ses joueurs.
- Connaissance encyclopédique -
Il devait ainsi rejoindre les Bleus dès dimanche à Paris, trois jours après le premier match de préparation au tournoi de qualification olympique de Manille (5-10 juillet), contre la Lettonie, jeudi à Pau. Cette année non plus, si tout se passe bien, il n'y aura pas de vacances.
C'est avec la France que Collet a acquis une réputation internationale en la conduisant à son premier titre européen en 2013 (argent en 2011 et bronze en 2015), et à sa première médaille mondiale, le bronze, en 2014. Son contrat arrive également à terme cet été et il n'a pas fait connaître ses intentions pour la suite.
Son travail en club n'est pas moins méritoire car il n'y dispose pas des mêmes talents, à cause des moyens financiers restreints des clubs hexagonaux, et doit chaque année composer avec des départs: le géant Alexis Ajinça (2,14 m) début 2014, puis son fils spirituel Antoine Diot et la "pépite" Axel Toupane l'été dernier.
Les ingrédients du succès de cet ancien joueur de première division né à... Saint-Adresse (Seine-Maritime) ? Un message clair, une maîtrise tactique hors pair, un souci poussé du collectif, un brin de pédagogie, un côté affable qui n'empêche pas une grande fermeté, un énorme puissance de travail et une culture encyclopédique du basket.
"Il a une capacité à élever le niveau de ses équipes dans les moments importants qui est vraiment impressionnante", avait dit de lui le président de Strasbourg Martial Bellon. L'homme qui vient de mettre fin à leur collaboration.
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