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Le propriétaire des Los Angeles Clippers Donald Sterling a menacé jeudi d'attaquer en justice la Ligue nord-américaine de basket-ball (NBA) alors que l'ancien patron de Microsoft Steve Ballmer serait parvenu à un accord pour racheter l'équipe pour deux milliards de dollars.
A cinq jours de la réunion du comité directeur de la NBA à New York où doit être décidé l'avenir des Clippers, Sterling est passé à l'attaque.
Son avocat, Me Maxwell Blecher, a présenté pendant plus d'une heure sur la chaîne d'informations CNN la ligne de défense qu'il développera face à la NBA et aux autres propriétaires d'équipes.
Selon l'avocat qui a fait plier par le passé la puissante NFL, la Ligue de football américain, il ne devrait tout simplement pas y avoir d'affaire Sterling.
"La procédure de la NBA repose uniquement sur un enregistrement illégal qui, selon la loi californienne, ne peut être utilisé", a expliqué Me Blecher.
L'affaire Sterling a en effet débuté lorsque le site d'informations people TMZ a diffusé l'enregistrement clandestin d'une conversation entre le milliardaire de 80 ans et sa jeune assistante, dont il était amoureux.
Il lui reprochait d'avoir publié sur les réseaux sociaux une photo la montrant aux côtés de Magic Johnson, une ancienne star de la NBA, et "de s'afficher avec des noirs".
- 'Rétablir sa réputation ternie' -
Devant la vague d'indignation provoquée par ces propos, la NBA avait aussitôt suspendu Sterling à vie, lui avait infligé une amende de 2,5 millions de dollars et avait recommandé la vente forcée des Clippers, mesure qui doit recevoir, selon le réglement interne de la NBA, l'aval des autres propriétaires d'équipes.
"Ce sont des sanctions draconiennes qui excédent de loin celles prises dans aucun autre sport professionnel. Et sur quoi reposent-elles? Un enregistrement illégal", a insisté Me Blecher qui a par ailleurs accusé V. Stiviano, l'assistante de Sterling de l'avoir "piégé".
La jeune femme que Sterling a couverte de somptueux cadeaux, dont un appartement à Los Angeles, l'aurait "poussé à se mettre en colère durant cette conversation" pendant qu'elle l'enregistrait à son insu.
L'autre argument de Donald Sterling concerne l'attitude de la NBA elle-même qui l'a condamné avant même de l'avoir entendu.
"Le comité directeur de la NBA est un tribunal fantoche", a ainsi accusé Me Blecher.
"Ils ont déjà placé une guillotine sur la tête de M. Sterling, ils vont lui confisquer son équipe illégalement, et s'ils ne veulent pas de procédure contre eux, ils doivent nous le faire savoir avant mardi", a-t-il menacé.
L'homme d'affaires, dont la fortune réalisée dans l'immobilier est estimée à deux milliards de dollars, se croit en position de force.
L'équipe ne peut pas être vendu sans son accord: "Il ne donnera pas son accord tant que le NBA n'aura pas fait quelque chose pour rétablir sa réputation ternie par des accusations illégales", a prévenu son avocat.
- L'homme le plus détesté -
"L'argent n'est pas quelque chose d'important pour nous", a conclu Me Blecher.
Dans le même temps, les négociations pour la vente des Clippers se sont accélérées jeudi. L'épouse de Donald Sterling qui affirme avoir reçu de son mari mandat pour vendre l'équipe aurait trouvé une accord avec Steve Ballmer.
Selon le Los Angeles Times, l'ancien grand patron de Microsoft, en poste de 2000 à 2014 et dont la fortune personnelle se monte à 20 millards de dollars, aurait mis sur la table 2 milliards de dollars (1,75 milliard d'euros).
La somme est astronomique pour une équipe sans palmarès, achetée 12 millions de dollars en 1981 par Sterling et valorisée il y a encore peu par le magazine Forbes à 550 millions de dollars.
Si elle était confirmée, cette opération serait la plus onéreuse jamais réalisée pour une équipe de NBA, non loin du record dans le monde du sport, les 2,1 Mds de dollars déboursés pour l'équipe de base-ball des Los Angeles Dodgers.
Elle ne devrait pas améliorer l'image de Donald Sterling qui, selon un sondage publié jeudi, est désormais l'homme le plus détesté des Etats-Unis, devant O.J. Simpson, l'ancien joueur de football américain acquitté en 1995 du meurtre de son ex-épouse, et Bernard Madoff, condamné en 2009 à 150 ans de prison pour la plus grosse fraude boursière de l'histoire.
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