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La NBA a frappé fort mardi en radiant à vie le propriétaire des Los Angeles Clippers, Donald Sterling, coupable d'avoir tenu des propos racistes qui ont scandalisé l'Amérique.
Dans une conversation téléphonique mise en ligne sur internet, Sterling, un homme d'affaires âgé de 80 ans, ordonnait à son ancienne petite amie de ne pas se montrer en public avec des Noirs.
Le patron de la NBA, Adam Silver, a qualifié ses propos de "profondément insultants et blessants", lors d'une conférence de presse à New York.
"Le fait qu'ils viennent d'un propriétaire de franchise NBA ne fait qu'aggraver le préjudice et mon indignation personnelle", a déclaré Silver, en fonction depuis moins de trois mois.
La suspension interdit à Sterling de diriger les Clippers ou même de pénétrer dans leurs locaux, ainsi que d'assister à des matches de NBA ou d'occuper quelque fonction que ce soit dans la ligue professionnelle américaine de basket.
Silver a ajouté qu'il demanderait aux propriétaires de NBA "d'exercer leur autorité" pour obliger Sterling à vendre la franchise, concluant ainsi sa mise à l'écart définitive. La décision doit être prise par les trois-quarts des propriétaires des 29 autres franchises de NBA.
Sterling, détenteur des Clippers depuis 1981, a aussi écopé d'une amende de 2,5 millions de dollars, une somme qu'il ne devrait avoir aucun mal à régler puisque sa fortune, réalisée dans l'immobilier, est estimée à 1,9 milliard de dollars (1,3 Mds d'euros). La franchise vaudrait à elle seule 575 millions de dollars, selon le magazine Forbes.
- Immense polémique -
Tenus en privés mais publiés par la suite, les propos de Sterling ont provoqué depuis quelques jours une immense polémique aux Etats-Unis, dans laquelle se sont investis une pléiade de grandes stars du basket américain. Le joueur des LA Lakers Kobe Bryant a ainsi twitté: "Il (Sterling) ne peut rester le propriétaire des Clippers. Pas question".
Le président Barack Obama lui-même, premier noir américain élu à la tête des Etats-Unis, a personnellement dénoncé ses propos.
C'est le site internet TMZ, spécialisé dans l'actualité des célébrités, qui a lancé ce qui est devenu "l'affaire Sterling" en mettant en ligne l'enregistrement d'une conversation de dix minutes entre un homme présenté comme Donald Sterling et une femme d'une vingtaine d'années identifiée comme V. Stiviano.
Sterling lui reproche d'avoir publié sur son compte Instagram une photo la montrant aux côtés de Magic Johnson, l'ancienne star des Los Angeles Lakers.
Le ton monte et l'homme d'affaires révèle son vrai visage. "Sur ton Instagram de merde, tu n'as pas à te montrer à côté de noirs", lance-t-il à la jeune femme. Depuis, le dossier n'a fait qu'enfler.
Le maire de Sacramento, Kevin Johnson , un ancien joueur de la NBA, a estimé que la suspension à vie de Sterling était un "grand moment".
"Je crois qu'aujourd'hui se présente comme un de ces grands moments où le sport, une fois de plus, transcende, où le sport procure une place pour un changement fondamental sur la façon dont notre pays devrait penser et agir", a déclaré Johnson.
La NAACP, l'une des principales associations de défense des droits civiques aux Etats-Unis, a annoncé dimanche qu'elle ne remettrait pas, comme initialement prévu, un prix pour l'ensemble de ses réalisations à Donald Sterling.
Des parraineurs des Los Angeles Clippers, inquiets des retombées négatives des propos racistes de Donald Sterling, ont annoncé lundi la fin de leur collaboration. Le géant des assurances State Farm a affirmé sur la chaîne ESPN qu'il mettait "en mode pause" son sponsoring tout surveillant de près la situation et en n'écartant aucune éventualité.
Dimanche, les Los Angeles Clippers ont disputé et perdu leur premier match depuis le début du scandale. L'équipe a organisé une réunion de crise de 45 minutes pour discuter notamment de l'éventualité de ne pas disputer la rencontre.
Les joueurs ont finalement décidé de jouer mais ils ont jeté au sol leurs vestes portant le nom de leur équipe et revêtu un maillot sans inscription lors de l'échauffement, avant de disputer le match avec des chaussettes et brassards noirs.
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