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© AFP/Jonathan Daniel
Derrick Rose
(g), des Chicago Bulls, contre les New York Knicks en NBA le 31 octobre à Chicago
Le meneur de Chicago Derrick Rose va manquer le reste de la saison NBA après sa deuxième opération d'un genou en 19 mois et la question se pose de savoir si le joueur et les Bulls pourront s'en relever.
Rose est un homme discret. Depuis sa déchirure du ménisque droit la semaine dernière à Portland, il se tait et se terre. Sa saison 2013-2014 aura duré 10 matches après une saison blanche en 2012-2013 à cause d'une rupture d'un ligament de son autre genou en avril 2012.
Depuis son trophée de MVP de la saison 2010-2011, Rose n'aura joué que 50 matches en l'espace de trois saisons.
Selon un proche cité par le Chicago Tribune, son moral était "très bas" après son opération lundi à Chicago. Chez Adidas, qui a misé près de 200 millions de dollars sur treize ans pour Rose début 2012, on doit également faire grise mine...
Peu nombreux sont les observateurs qui pensent que Rose pourra revenir au niveau qui avait fait de lui le plus jeune MVP de l'histoire (22 ans). " Derrick Rose est fini," a même affirmé Stephen A. Smith, un chroniqueur sur la chaîne ESPN. "Comment les Bulls retrouveront la superstar que Rose ne sera plus jamais?", a titré le Chicago Tribune.
Ces doutes sur un sportif âgé de 25 ans seulement se justifient par son style de jeu: son "explosivité" et ses qualités athlétiques, inédites chez un meneur, peuvent-elles résister à deux interventions chirurgicales lourdes ? Des basketteurs aussi talentueux que Brandon Roy ou Tracy McGrady ne se sont jamais pleinement remis de blessures à répétition.
"Il faut qu'il se concentre sur sa rééducation, insiste l'entraîneur des Bulls Tom Thibodeau. Le fait qu'il soit déjà passé par là lui donne une force mentale."
Mais ses coéquipiers ont du mal à cacher leur tristesse, à l'image de l'intérieur Carlos Boozer. "On prie pour lui. Ce serait dur pour n'importe qui". Le pivot franco-américain Joakim Noah est touché: "J'ai mal pour Derrick, j'ai mal pour l'équipe. Il faut qu'on trouve un moyen de faire sans lui."
'On ne remplace pas Derrick Rose '
La saison dernière, les Bulls ont déjà fait sans Rose avec un bilan honorable de 47 victoires et 35 défaites et une élimination au 2e tour des play-offs face à Miami, le futur champion. Mais l'équipe s'était préparée en sachant qu'elle serait privée de son meneur. Cette année, le jeu des Bulls s'articulait autour de Rose. Marco Belinelli et Nate Robinson, qui avaient compensé son absence la saison passée, ne font plus partie de l'effectif.
"On ne remplace pas quelqu'un comme Derrick individuellement, souligne Thibodeau. Il faut comprendre comment le faire collectivement en défendant bien, en partageant le ballon en attaque et en jouant ensemble."
Si le faible niveau de la conférence Est devrait assurer à Chicago une place en play-offs, les espoirs de titre se sont envolés.
L'absence de Rose remet aussi en question l'avenir à moyen terme des Bulls. Ses 20 millions de dollars annuels ne laisserait pas de place dans la masse salariale pour une autre superstar si jamais "D-Rose" n'était plus qu'un joueur moyen. L'équipe pourrait donc envisager d'échanger ses gros autres salaires (Luol Deng, Boozer ou même Noah).
"C'est encore tôt. Nous sentons que nous avons un groupe fort qui fera une bonne saison, tranche le manageur général Gar Forman. Mais comme toute organisation, nous devons évaluer ce qui est le mieux pour la franchise."
L'avenir des Bulls passe peut-être par Nikola Mirotic, drafté il y a deux ans. Le prometteur intérieur espagnol (2,09 m), qui brille avec le Real Madrid, devrait rejoindre Chicago la saison prochaine.
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