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L'ancien patron de Microsoft, Steve Ballmer, a acquis jeudi l'équipe de basket des Los Angeles Clippers pour deux milliards de dollars, une opération qui met fin au régne controversé de Donald Sterling, suspendu à vie par la NBA pour racisme.
"Je suis ravie, car nous vendons l'équipe à Steve qui sera un propriétaire magnifique", a déclaré Shelly Sterling, l'épouse de Donald Sterling, citée dans le communiqué officialisant l'accord annoncé quelques heures auparavant par plusieurs médias américains.
L'accord trouvé entre Ballmer, ancien N.1 du géant de l'informatique Microsoft entre 2000 et 2014, doit être encore approuvé par les 29 autres propriétaires d'équipes NBA, ce qui devrait être une formalité.
"J'adore le basket-ball, je vais tout faire pour que les Clippers continuent de gagner et de gagner plus encore, à Los Angeles", a souligné Ballmer dont la fortune personnelle est estimée à 20 milliards de dollars.
La somme de 2 milliards de dollars, confirmée par les deux parties, est astronomique pour une équipe qui n'a jamais remporté le titre NBA, achetée en 1981 12 millions de dollars par Sterling et valorisée encore peu par le magazine Forbes à 550 millions de dollars.
Mais avec la prochaine renégociation des droits TV qui devraient exploser, la valeur des franchises NBA monte en flèche, surtout lorsqu'elles sont installées dans des marchés à fort potentiel comme Los Angeles.
- Equipe la plus chère de NBA -
L'opération fait des Clippers l'équipe la plus chère de l'histoire de la NBA, mais pas du sport professionnel: le record est détenu par l'équipe de baseball des Los Angeles Dodgers rachetée en 2012 pour 2,1 millards de dollars.
Le document signé par Ballmer et Shelly Sterling a été transmis à la NBA dont le patron Adam Silver a participé aux négocations, a précisé Steve Ballmer.
Toutes les parties sont décidées à agir vite alors que la NBA avait prévu de réunir son comité directeur mardi pour statuer sur cette affaire Sterling qui l'empoisonne depuis plus d'un mois.
Plus tôt dans la journée de jeudi, Donald Sterling avait pourtant agité son droit de véto en cas de rachat.
Par la voix de son avocat, Me Maxwell Blecher, il avait même menacé d'attaquer la NBA en justice.
"La procédure de la NBA repose uniquement sur un enregistrement illégal qui, selon la loi californienne, ne peut être utilisé", a expliqué Me Blecher.
L'affaire Sterling a en effet débuté lorsque le site d'informations people TMZ a diffusé l'enregistrement clandestin d'une conversation entre le milliardaire de 80 ans et sa jeune assistante, dont il était amoureux à qui il avait reproché "de s'afficher avec des noirs".
Devant la vague d'indignation provoquée par ces propos, la NBA avait aussitôt suspendu Sterling à vie, lui avait infligé une amende de 2,5 millions de dollars et avait recommandé la vente forcée des Clippers, mesure qui doit recevoir, selon le règlement interne de la NBA, l'aval des autres propriétaires d'équipes.
- Homme le plus détesté -
"Ce sont des sanctions draconiennes qui excédent de loin celles prises dans aucun autre sport professionnel. Et sur quoi reposent-elles ? Un enregistrement illégal", a insisté Me Blecher.
"Il ne donnera pas son accord (à une vente) tant que le NBA n'aura pas fait quelque chose pour rétablir sa réputation ternie par des accusations illégales", a prévenu son avocat.
"L'argent n'est pas quelque chose d'important pour nous", a conclu Me Blecher.
L'offensive rassemble avec le recul à une opération désespérée de la dernière chance pour faire capoter les négocitions.
Donald Sterling n'avait en effet plus son mot à dire dans la gestion de la fondation familiale, puisqu'il aurait été déclaré inapte mentalement, selon les informations du journal USA Today et de la chaîne de télévision ESPN.
Le communiqué officialisant la vente a confirmé que son épouse, dont il est séparé mais pas divorcée, était la seule représentante de la famille Sterling à avoir les pleins pouvoirs.
Sterling, qui a fait par le passé l'objet de condamnations pour discriminations raciales dans le cadre de ses activités de promoteur immobilier, a une image à jamais désastreuse: selon un sondage publié jeudi, il est désormais l'homme le plus détesté des Etats-Unis, devant O.J. Simpson, l'ancien joueur de football américain acquitté en 1995 du meurtre de son ex-épouse, et Bernard Madoff, condamné en 2009 à 150 ans de prison pour la plus grosse fraude boursière de l'histoire.
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