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© AFP/Elsa
Evan Fournier
lors de la draft le 28 juin 2012 à Newark, dans le New Jersey
Le rookie français Evan Fournier , simple spectateur à Denver en début de saison NBA, a pu montrer sa valeur en fin de saison régulière et les Nuggets se sont découvert une nouvelle pépite.
L'entraîneur George Karl a passé toute la saison à dire tout le bien qu'il pensait de son +Frenchy+ mais sans pouvoir ou vouloir donner sa chance à cet arrière de 20 ans, drafté au premier tour en juin 2012 (20e position).
Mais quand le coach a finalement ouvert la porte à l'ex-joueur de Poitiers après une série de blessures de joueurs clés, ce dernier ne s'est pas fait prier: depuis le 29 mars, il affiche 12,3 points (à 53% de réussite) en 22 minutes de jeu en moyenne, contre 3,5 points en 8 minutes de jeu avant.
Après sa prestation à 24 points, 4 rebonds, 4 passes et 3 interceptions dimanche contre Portland, Fournier a eu droit aux louanges de Karl: "Sa façon de prendre le jeu à son compte comme s'il avait fait ça cent fois dans sa vie était impressionnante. Je suis tellement content pour lui."
"On voulait le faire jouer plus (dans la saison) mais Andre Miller et Corey Brewer ont joué à très haut niveau toute l'année", s'est justifié l'entraîneur, qui a dirigé plus de 1000 matches en NBA et exercé en Europe (Real Madrid).
L'action Evan Fournier a tellement flambé à Denver ces dernières semaines qu'un journaliste local lui a trouvé un surnom.
Le Francilien est devenu Evan +More Champagne+ Fournier à cause des paroles d'une chanson de rap ("More Champagne Mister 4-Tay ?"). Ces jours-ci, le hashtag #morechampagne vit sa petite vie sur Twitter dans la communauté des fans des Nuggets et le DJ joue la chanson quand Fournier marque à domicile.
Le jeu du longiligne arrière (2 m, 93 kg) a aussi frappé certains observateurs de la NBA, qui ont évoqué le nom de Manu Ginobili .
Au-delà de son statut de "joueur international" aux yeux de la Ligue américaine, Fournier présente quelques similitudes avec l'Argentin de San Antonio, même s'il lui manque encore son physique, sa défense et bien sûr l'expérience. Manieur de ballon, il sait pénétrer dans la raquette comme une anguille. Artilleur, il sait dégainer sans complexe à trois points.
"C'est super d'entendre ça, j'adore le jeu de Manu même si on a quand même quelques différences", assure le N.94, comme son département (Val-de-Marne).
Fournier pourrait maintenant jouer un rôle important en play-offs pour une équipe jeune (un seul joueur de plus de 30 ans) et prometteuse, qui a battu son record de victoires pour la saison régulière (57) avec le meilleur bilan de NBA à domicile (38v-3d). Les Nuggets affronteront Golden State au premier tour.
Quel que soit le niveau de ses prestations en play-offs, le plus dur ne commencera pour Fournier que la saison prochaine, celle de la confirmation, sur laquelle deux jeunes tricolores se sont cassé les dents ces dernières années.
La belle fin de saison 2010 de Rodrigue Beaubois (40 points un soir de mars) n'a ainsi jamais été suivie d'effet. A l'époque, le propriétaire de Dallas Mark Cuban déclarait son rookie "intouchable" mais un an plus tard, Beaubois regardait ses copains gagner le titre NBA sans jouer une minute en play-offs. Désormais agent libre et indisponible après une fracture de la main gauche, l'avenir NBA de l'arrière Guadeloupéen, fragile physiquement, est incertain.
Il y a un an, le pivot remplaçant de Washington Kevin Séraphin finissait sa deuxième saison NBA en trombe (16 points, 7,5 rebonds en avril) après avoir été spectateur jusqu'en mars, un peu comme Fournier cette saison. Mais en 2012-2013, le Guyanais n'a pas percé: sa moyenne de points n'a augmenté que d'un point, sa moyenne de rebonds a baissé et son temps de jeu moyen n'a augmenté que d'une minute par match en moyenne, même s'il a joué plus souvent.
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