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Comme l'officier de l'US Air Force qu'il fut, Gregg Popovich , surnommé "Pop", ne supporte pas l'indiscipline et ménage rarement ses joueurs qui lui sont tout dévoués et peuvent offrir à San Antonio un 5e titre NBA dimanche.
C'est l'un des moments les plus attendus des matches des San Antonio Spurs: il n'a pas pour acteur Tim Duncan , Tony Parker ou Manu Ginobili , mais bien Popovich.
Comme l'y oblige le règlement de la NBA, "Pop", 65 ans, doit se soumettre à deux reprises par match aux questions des journalistes de la chaîne de télévision qui retransmet en direct les rencontres des Spurs.
L'exercice ne lui plaît guère à Popovich, et il ne se prive pas de le montrer, visage fermé ou moue boudeuse, et/ou à le faire savoir avec des réponses monosyllabiques quand la question trouve, et c'est rare, grâce à ses yeux.
Tous ses joueurs ont eu quelques difficultés à leurs débuts sous le maillot de San Antonio à se faire aux méthodes, au franc-parler, au sens du détail et à l'autorité d'un entraîneur qui se définit lui-même comme un maniaque.
Tous sauf un peut-être, Tim Duncan , "mon coup de chance", comme le décrit Popovich.
- 17 play-offs de suite -
Depuis qu'ils ont été associés, dans le courant de la saison 1996-97, San Antonio a remporté quatre titres NBA (1999, 2003, 2005, 2007), atteint les play-offs à 17 reprises de suite et développé l'un des baskets les plus efficaces, plutôt que spectaculaires, de l'histoire de la NBA.
Leur destin semble tellement lié que "Pop" n'exclut pas d'emboîter le pas de Duncan, 38 ans, quand son joueur prendra sa retraite.
"Un jour, peut-être au cours du 3e quart-temps d'un match, Tim se dirigera vers la sortie. Il dira: +C'est fini pour moi+. Et dès qu'il aura dit cela, je serai à dix pas derrière lui, parce que je ne suis pas stupide", a récemment déclaré ce grand amateur de vins et de livres anciens.
La réussite des Spurs ne s'explique seulement pas la longévité hors-norme de Duncan. Popovich est aussi, grâce aux fonds et réseaux de RC Buford, un de ses anciens adjoints devenu patron des Spurs, un dénicheur de talents, avec un horizon beaucoup plus large que les universités américaines.
San Antonio a l'effectif le plus cosmopolite de NBA avec un Argentin, deux Français, deux Australiens, un Canadien un Italien, un Brésilien et six Américains.
Leur point commun? "L'état d'esprit. Cela ne garantit pas de gagner le titre chaque année, mais ils font preuve chaque année d'un dévouement rare pour devenir la meilleure équipe possible", explique le coach.
- Services secrets -
Boris Diaw , l'un des joueurs clefs des Spurs depuis le début des play-offs, ne cache pas son admiration pour "Pop".
"C'est quelqu'un qui est à la fois très proche des joueurs et à la fois ferme, très directif. Contrairement à l'image qu'on peut en avoir, il sait décompresser. Il est très exigeant, il a une vision bien à lui, mais il sait s'adapter", résume le capitaine de l'équipe de France.
La légende, qu'il s'est bien gardé de dissiper, veut que Popovich, entraîneur de l'équipe de basket de l'US Air Force, ait travaillé pour les services secrets américains, en Turquie et en Europe de l'Est.
Ses états de service sous l'uniforme n'ont plus guère d'importance.
Popovich est désormais à la tête d'une armée de joueurs et de bras droits, actuels et anciens, qui diffuse à travers la NBA une vision du basket et du collectif, bien éloignée du clinquant de certaines équipes.
Dimanche, en cas de succès dans le match N.5 contre Miami, il peut entrer dans un club très fermé, celui des entraîneurs couronnés de cinq titres NBA ou plus, présidé par Phil Jackson (onze avec les Chicago Bulls et les Los Angeles Lakers) et qui ne compte pour l'heure que quatre membres.
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