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© AFP/Kenzo Tribouillard
L'entraîneur de Nanterre Pascal Donnadieu, le 22 mai 2013 face à Chalon-sur-Saône en demi-finale de ProA
Réputé pour son flair en matière de recrutement, l'entraîneur Pascal Donnadieu, qui a hissé Nanterre du plus bas niveau à la finale de ProA avec peu de moyens, n'est pas sans rappeler un certain Guy Roux.
L'ancien coach de football avait fait monter l'AJ Auxerre du plus haut niveau régional à l'élite, remportant un titre de champion et quatre Coupes de France.
Le patron de la JSF Nanterre a fait presque mieux. Il a pris en main un club en jachère en 1987 et l'a conduit de la Départementale (13e niveau français) jusqu'en haut de l'échelle sans jamais se retourner.
Sous sa direction, l'équipe, déjà qualifiée pour le tour préliminaire de l'Euroligue, a disputé deux finales - perdues - de Coupe de France.
Les deux hommes ont en commun d'avoir su s'adapter après chaque montée et d'être issus du monde amateur. "Honnête" joueur de Nationale 3 comme il le dit lui-même, l'ex-meneur de jeu, 1m70, amené au basket à sept ans par son père, a compris tôt qu'il avait "plus d'avenir en tant qu'entraîneur que joueur".
Après une scolarité interrompue en seconde pour travailler comme employé de banque puis quelques années passées au service des sports de la ville de Nanterre, ce Morbihannais d'origine est devenu entraîneur professionnel en 2004 lors de l'accession du club en ProB.
Proche de ses ouailles et perfectionniste, celui qui fêtera ses 49 ans mercredi, jour du premier des cinq matches de la finale face à Strasbourg, apprécie la comparaison avec le sorcier de l'AJA. Mais, il se dit plus proche du FC Lorient de Christian Gourcuff, qui réussit comme lui à développer un jeu chatoyant "sans grand moyen".
Question basket, il est un inconditionnel du Pau-Orthez des années faste et du Cholet de Jean Galle (1987-1989, 1995-1997), mais assure ne pas avoir de modèle en particulier. Il dit "piocher à gauche et à droite dans ce qui se fait de bien dans le basket" et essayer d'être "malin dans le recrutement".
"Pascal choisit très bien ses hommes. Comme tout entraîneur, il a dû avoir quelques loupés mais dans 90% des cas, il ne se trompe pas", dit de lui Rémy Valin, 35 ans et entraîneur d'Evreux, côtoyé en ProB.
Sa recette: miser sur des jeunes en devenir à l'instar d' Adrien Moerman et d' Evan Fournier , qui évoluent aujourd'hui respectivement à Bilbao et à Denver en NBA. "Il sait aussi recruter de très bons Américains", fait valoir Valin. Ou relancer des joueurs à l'instar de Trenton Meacham qui avait pris sa retraite.
"Il sait mettre en confiance ses joueurs pour tirer le meilleur d'eux-mêmes", souligne l'arrière international de Villeurbanne Edwin Jackson , 23 ans, prêté à Nanterre en 2008-2009.
"C'est un affectif qui choisit des joueurs avec des valeurs humaines, qui ont du coeur, sont corrects et savent s'investir. Pas des mercenaires", explique l'arrière nanterrien Jérémy N'Zeulie, 22 ans, formé au club.
"Il a toujours privilégié l'osmose collective, pas l'aspect vedettariat", renchérit Philippe Boullanger, 48 ans, qui a joué avec lui en N3.
A la fois humble et accessible, Pascal Donnadieu est aussi un anxieux qui "a horreur de l'échec", selon son père Jean, 72 ans, président du club.
"Sa force c'est qu'on ne se méfie pas de lui. Mais c'est un compétiteur acharné qui a plus d'un tour dans son sac", souligne Rémy Valin.
Selon lui, l'entraîneur de la JSF a eu l'avantage d'avoir évolué dans un club qu'il a pu façonner "sans pression si ce n'est celle qu'il s'impose à lui-même".
Un club qui, avec 2,6 millions d'euros, détient l'avant-dernier budget de ProA et qui jouait le maintien en début de saison, comme Guy Roux à la grande époque de l'AJA".
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