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En seulement trois jours, les équipes de NBA, profitant de l'explosion des droits TV, se sont allégrement engagées à dépenser plus de 1,5 milliard de dollars en salaires et n'ont pas peur de susciter l'envie des joueurs de la Ligue nationale de football américain (NFL), jusque-là considérés comme les privilégiés du sport professionnel américain.
. QUI SONT LES GRANDS GAGNANTS ?
Depuis vendredi, tout le monde aux Etats-Unis, même ceux qui ne s'intéressent pas au basket, connaît Mike Conley: grâce à son mirobolant contrat de 153 millions de dollars sur cinq ans, le meneur de Memphis est désormais le joueur le mieux payé de l'histoire de la NBA.
Il n'a pourtant jamais remporté de titre de champion, de trophée de MVP ou même participé au All Star Game, le rendez-vous annuel des meilleurs joueurs NBA.
Mais Conley (13,6 points et 5,6 passes décisives par match) fait partie de ces joueurs qui, à défaut de garantir un titre de champion, font gagner des matches et remplissent des salles, une donnée capitale dans le business qu'est la NBA.
Ce calcul, Toronto l'a également fait pour DeMar DeRozan (135 M USD sur cinq ans), comme Détroit pour Andre Drummond (130 M USD sur cinq ans), Washington pour Bradley Beal (128 M USD sur cinq ans), Charlotte pour Nicolas Batum (120 M USD sur cinq ans) ou encore Boston pour Al Horford (113 M USD sur quatre ans).
. POURQUOI LES SALAIRES DES STARS N'EXPLOSENT PAS ?
Malgré ses deux trophées consécutifs de MVP et son titre de champion 2015, la star de Golden State Stephen Curry n'est "que" le 48e joueur le mieux payé de NBA avec ses 12,1 millions de dollars.
Il a, c'est vrai, signé son contrat en 2012, bien avant qu'il devienne la terreur des parquets. Même si son salaire va être nettement revalorisé en juin prochain, il n'atteindra jamais un niveau extravagant.
Idem pour Kevin Durant et LeBron James , les deux stars de ce mercato 2016, l'un convoité par Golden State, San Antonio ou Miami, l'autre prêt à rempiler avec Cleveland.
Et pour cause, les salaires sont encadrés: il existe un plafond salarial par équipe qui peut être d'ailleurs dépassé, à condition de payer des pénalités, la "luxury tax", comme le champion Cleveland qui va devoir payer 54 millions de dollars.
Le plafond salarial est passé de 70 millions de dollars pour 2014-15 à 90 millions en 2015-16, d'où la récente explosion des salaires. Et ce n'est pas fini, ce plafond va grimper à 107 millions en 2016-17!
Pour garantir l'équité de la compétition et, accessoirement, protéger les bénéfices des propriétaires d'équipes, les salaires sont régis par une convention collective pointilleuse.
Le "contrat maximum" dont rêve tout joueur ne peut ainsi pas excéder plus de 9 millions de dollars, ou 25% du plafond salarial de l'équipe, si le joueur a moins de six ans d'expérience NBA. Il peut grimper jusqu'à 27,5 M pour un joueur qui évolue en NBA depuis plus de dix ans, comme LeBron James .
Mais le syndicat des joueurs veut renégocier cette convention collective dès 2017, car les recettes de la NBA sont en train d'exploser et les joueurs réclament un plus grosse part du gâteau. Un "lock out", ou grève qui retarde voire annule une saison, n'est pas à exclure.
. D'OU VIENT CET ARGENT ?
Les géants de l'audiovisuel Turner et ESPN, filiale de Disney, se sont engagés à débourser 24 milliards de dollars sur neuf ans pour diffuser 164 des 1230 matches de la saison régulière, plus l?intégralité des play-offs.
A partir de 2016-17, ils vont donc verser 2,6 milliards de dollars par saison, contre 930 M jusque là, soit un bond de 180%!
Et ce n'est pas tout: chaque équipe négocie la vente de ses droits TV à un diffuseur local: les Los Angeles Lakers ont ainsi touché le gros lot quand le cablo-opérateur Time Warner Cable a signé un contrat de vingt ans d'une valeur de quatre milliards de dollars, soit 200 millions par saison.
. LES FRANCAIS SONT-ILS A LA MODE?
Les "Frenchies", deuxième contingent étranger le plus important de NBA, profitent eux-aussi de ce vent de folie, à l'image de Batum (Charlotte, 120 M USD), Ian Mahinmi (Washington, 64 M USD), Evan Fournier (Orlando, 85 M USD) en attendant Rudy Gobert, l'un des meilleurs défenseurs de NBA qui devrait signer un très gros contrat avec Utah.
Leur point commun? Ils sont jeunes et ont montré qu'ils avaient la carrure pour s'imposer dans le Championnat le plus relevé de la planète.
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