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© AFP/Jure Makovec
Le sélectionneur de l'équipe de France Vincent Collet
et Tony Parker
, lors du match contre l'Ukraine, le 18 septembre 2013 à Ljubljana
Vincent Collet , le sélectionneur français, parfait dans sa gestion tactique du quart de finale, devra trouver les clés pour contrecarrer les desseins de l'Espagne en demi-finale de l'Euro-2013 messieurs de basket, vendredi à Ljubljana.
Avant que la France ne retrouve, comme par enchantement, toutes ses valeurs pour dompter la Slovénie (72-62) mercredi en quart, Collet (50 ans), en charge des Bleus depuis 2009, avait eu du mal à reconnaître ses ouailles depuis leur arrivée en Slovénie.
L'inconstance de son groupe, symbolisée par les trois défaites concédées en phase de poules, avait amené frustrations et peut-être doutes chez lui. "II y a longtemps que je ne rêve plus, je suis pragmatique", glissait-il il y a quelques jours.
Alors évidemment, la cohésion, la force mentale démontrée face aux Slovènes ont rasséréné celui qui est aussi entraîneur de Strasbourg en ProA, et qui n'a pas encore décidé s'il souhaitait continuer avec l'équipe de France après cet Euro, à la fin duquel son contrat arrivera à échéance.
Si besoin en était, Collet, qui a l'adhésion de ses joueurs et en particulier des cadres depuis toujours, a prouvé à l'occasion de ce quart de finale toute son importance dans le dispositif tricolore.
Bataille tactique et coup de génie
Il a gagné la bataille tactique qui l'opposait à l'un des maîtres européens du genre, le Serbe Bozidar Maljkovic . Sa décision de faire défendre Nicolas Batum sur la grande star slovène Goran Dragic s'est révélé un coup de génie, qui a décidé du sort du match.
Par sa taille, l'ailier français a paralysé le meneur de Phoenix (NBA), limité à 18 points. Inspiré par l'exemple de Batum, la France a réussi l'un des meilleurs matches défensifs de son histoire. Le genre de performance qu'il lui faudra renouveler devant l'Espagne.
"C'est un match qui à nouveau va être très engagé", souligne Collet. "Si on n'est pas au même niveau défensif qu'hier (mercredi) on ne pourra pas gagner. J'espère qu'on aura la même énergie, la même intensité. Et qu'on progressera aussi de l'autre côté du terrain."
Calme, introverti et toujours maître de lui-même, le sélectionneur sait que ses joueurs ont un compte à régler avec l'Espagne, qui depuis sept ans règne en despote sur l'Europe et les a mis sous sa coupe. Mais il pense qu'ils devront mettre leurs sentiments de côté.
'Ne pas être dévoré par le sentiment de revanche'
"Ce n'est pas la motivation qui va manquer, mais il ne faudra pas se laisser déborder par ses émotions", argue-t-il. "Il faudra être capable d'avoir cette intensité, mais d'être très lucide. Il ne faut pas être dévoré par ce sentiment de revanche. Il y a d'autres aspects qui vont être déterminants."
"Il faudra avoir la tête froide", poursuit-il. "Si tu as trop envie de gagner, tu penses trop au résultat et tu en oublies le mode d'emploi. Et contre une équipe aussi précise, qui joue aussi juste, qui a très peu de faiblesses comme l'Espagne, c'est une erreur fatale."
Le sélectionneur, qui au fil des années a réussi à rendre plus fluide le jeu d'attaque des Français, en obtenant notamment de Tony Parker qu'il implique plus ses coéquipiers dans un premier temps avant d'essayer de faire la décision sur la fin, admire la créativité des Espagnols, leur capacité à se mouvoir et à faire circuler la balle de concert.
De multiples problèmes stratégiques se posent à lui avant cette demi-finale, où les Bleus devront simultanément maîtriser le formidable pivot Marc Gasol , et contrôler la cohorte d'arrières espagnols, tous capables de faire basculer un match.
"Ils ont cette culture de la gagne qui fait qu'ils sont toujours au rendez-vous", remarque-t-il. "Dans ces matches là, il faut élever son niveau et les Espagnols le font toujours. Il faut qu'on arrive à endiguer cette sérénité, cette confiance. Il faut qu'on leur vole."
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