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Avec six joueurs estampillés NBA, soit la moitié de l'effectif, la France sera de loin l'équipe au plus fort accent américain à l'Euro-2015 de basket-ball, par le nombre et aussi par le style.
Le chef de file est bien sûr Tony Parker , l'un des précurseurs, qui a franchi l'Atlantique dès 2001. Autour de la star, on trouve, dans l'ordre d'arrivée aux Etats-Unis, son compère à San Antonio Boris Diaw , Nicolas Batum , qui passe cet été de Portland à Charlotte, Evan Fournier (Orlando), Rudy Gobert (Utah) et Joffrey Lauvergne (Denver). Autant dire l'ossature de la sélection qui vise un deuxième titre européen d'affilée.
La seule nation qui aurait pu rivaliser en quantité, l'Espagne, n'aura cette année que deux joueurs de NBA, Pau Gasol et Nikola Mirotic, en raison de l'absence de plusieurs titulaires (Calderon, Rubio, Ibaka, Marc Gasol ) et c'est l'Italie qui profite du plus fort contingent après la France avec quatre "Américains" (Bargnani, Belinelli, Gallinari, Datome).
Les autres favoris de l'Euro sont loin derrière. En ne comptant que les joueurs qui étaient en NBA la saison dernière et y seront toujours après l'été, la Turquie en possède trois (Ilyasova, Asik, Aldemir), comme la Grèce (Antetokounmpo, Papanikolaou, Koufos). Ils sont deux dans les équipes d'Allemagne (Nowitzki, Schröder) et de Croatie (Bogdanovic, Rudez). La Lituanie (Valanciunas) et la Serbie (Bjelica) n'en ont qu'un seul.
Pourquoi une telle attirance réciproque entre la France et les Etats-Unis ?
Dans le sens est-ouest il n'y a guère de mystère: la grande ligue américaine aspire les meilleurs joueurs du monde et offre les plus gros salaires. Selon le mensuel Basket Hebdo, le joueur de ProA le mieux payé, le Limougeaud Léo Westermann, non retenu dans l'équipe de France, touche un peu plus de 25.000 euros par mois. Tony Parker ? Plus de 900.000 euros selon le site américain de référence HoopsHype. Rudy Gobert, pour l'instant le moins rémunéré des six Bleus de NBA ? Plus de 80.000 euros par mois.
Dans ces conditions sportives et financières, pas étonnant que les Français rêvent d'Amérique. "Tout le monde veut jouer dans le meilleur championnat", résume Florent Piétrus, l'un de ceux à qui l'occasion n'a jamais été offerte.
Et dans l'autre sens ?
- Similarités franco-américaines -
"En terme de jeu, nous sommes la nation européenne la plus similaire aux Américains. Nous avons une équipe athlétique, avec des joueurs qui sont souvent au-dessus physiquement des autres nations", explique le capitaine Boris Diaw , passé aussi par Atlanta, Phoenix et Charlotte.
"On a un jeu et une vision du basket très proches des Américains. C'est très athlétique, il y a beaucoup de jeu rapide, on est grand. C'est plus facile pour nous de nous adapter à leur jeu que pour d'autres nations. Et puis des joueurs comme Boris et Tony se sont fait une telle place là-bas que ça a donné une bonne image", confirme Lauvergne, le dernier à avoir sauté le pas l'été dernier.
Plus une équipe compte de joueurs NBA, plus elle a des chances d'être forte, mais pour certains joueurs, le passage des Etats-Unis à l'Europe nécessite un temps d'adaptation. Le style de jeu n'est pas identique et même les règles ont des différences qui ne sont pas toujours anecdotiques. Ainsi en NBA les défenseurs n'ont pas le droit de camper plus de trois secondes dans leur propre raquette, ce qui change la donne pour les attaquants.
"En NBA, quand vous battez votre défenseur, c'est plus facile d'aller au bout, alors qu'en Europe il y a souvent un grand qui vous attend dans la raquette quand ce n'est pas deux", explique le sélectionneur Vincent Collet .
C'est pourquoi un joueur comme Evan Fournier , parti en NBA à l'âge de vingt ans, a besoin de quelques matches pour s'acclimater quand il revêt le maillot bleu. "Le placement, le jeu sans ballon, les règles tout simplement. Ça change", reconnaît l'arrière.
L'inconvénient est minime évidemment, par rapport à l'avantage de posséder un effectif frotté à longueur d'année à ce qui se fait de mieux au monde. "En NBA ça va très vite et très haut. Les joueurs français ont ces qualités", résume Tony Parker .
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