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Meurtris d'avoir frustré l'attente de millions de supporteurs, les Français ont fait leur mea culpa vendredi après la défaite contre l'Espagne en demi-finale de l'Euro de basket et promis de rebondir pour décrocher dimanche la médaille de bronze.
L'homme vers qui tous les regards se tournent est Tony Parker . Et la star a reconnu sans fard qu'il n'avait "pas été bon". Mais, soucieux sûrement de ne pas charger la barque de son meneur alors qu'il reste une qualification olympique à aller chercher en juillet 2016, l'entraîneur Vincent Collet a pris sur lui, non sans panache, le gros de la responsabilité de l'échec.
Fallait-il ouvrir davantage le banc? Alors que les Bleus étaient censés avoir l'avantage du nombre face à des Espagnols réduits à sept ou huit joueurs, Collet a fait porter tout le poids du match sur le trio Parker-Batum-Gobert, restés tous les trois 37 minutes (sur 45) sur le terrain. Westermann et Jaiteh n'ont pas joué, ce qui était attendu, mais Kahudi non plus. Piétrus et Fournier n'ont eu que six petites minutes, Lauvergne et Gelabale seulement 15 et 17, qu'ils ont d'ailleurs fort bien utilisées (11 et 10 points).
"On s'est posé la question. On ne l'a pas fait parce qu'on était devant. On a privilégié la confiance absolu à ces joueurs-là. C'était le choix de la raison et du respect de ces grands joueurs", a expliqué le sélectionneur, confronté à la faillite de Parker (10 points à 4/17 au tir, 1/4 aux lancers-francs, 3 balles perdues) et de Batum (14 points mais 3/14 au tir et 3 lancers manqués en prolongation) et à l'incapacité de Gobert à stopper Gasol (40 points).
Fallait-il axer la stratégie sur la mise en échec de ce seul joueur par une prise à deux systématique? "On se dit qu'on aurait dû basculer sur une alternative tactique. Ce sont des choix qui nous ont fait gagner dans le passé mais qui cette fois-ci ont abouti à l'inverse", a admis Collet.
Conséquence d'options perdantes et de défaillances individuelles, l'échec contre l'Espagne est "une chute", a-t-il dit. "Ce qu'on a vécu hier soir, cette double Marseillaise, ce sont des moments uniques. Je rêvais d'aider cette génération à atteindre ses deux objectifs. On a perdu le premier (le titre) et le deuxième (le ticket olympique) se complique un peu. Ça a pour moi beaucoup d'importance, certainement plus que pour certains de mes joueurs dont la carrière est totalement assurée", a reconnu l'entraîneur de Strasbourg, qui comptait sur un nouveau succès pour asseoir son prestige.
- Nuit sans sommeil -
Les joueurs eux aussi, après une nuit sans sommeil à gamberger sur leurs erreurs, ont choisi d'assumer leur part du fardeau. Batum a renoncé à incriminer l'arbitrage sur Pau Gasol , revenant sur les propos qu'il avait tenus à chaud la veille. "Je voudrais m'excuser. J'étais dans la rage. C'est le respect dû à la classe de Gasol qui fait qu'il a eu ces coups de sifflet", a-t-il dit.
Le capitaine Boris Diaw reconnaît lui que la pression, fatale à tous les organisateurs de l'Euro depuis 1993, avait rattrapé les Bleus dans les dernières minutes. "On a été un peu tétanisés en attaque et on n'a pas fait les stops défensifs qu'il fallait. On parle depuis un an de la pression de jouer à la maison. Jusque-là on l'avait bien géré, mais pendant ces trois dernières minutes on n'était plus certains de l'endroit où on devait mettre la balle", a-t-il expliqué.
L'échec consommé, les Bleus doivent se projeter vers le mois de juillet 2016 et un tournoi de qualification olympique, dernière chance d'obtenir un ticket pour Rio, qui s'annonce ardu. Mais en attendant, ils veulent se relever pour "offrir à la France une médaille". "Par respect pour tout le monde et pour nous-mêmes", promet Batum. Ce ne sera pas facile non plus à la Lituanie ou à la Serbie.
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