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Espagne contre Lituanie, ce sont deux grandes écoles de basket, couvertes de médailles internationales, qui s'affrontent en finale de l'Euro et qui pourtant n'étaient pas en haut de la liste des favoris il y a quinze jours.
La France et la Serbie, elles, y étaient, mais elles ont chuté en demi-finales face à ces outsiders prestigieux, dans des duels âpres et serrés, auxquels le match pour l'or a toutes les chances de ressembler, dimanche (19h00) au stade de Lille-Métropole.
Les Espagnols, champions d'Europe en 2009 et 2011, vice-champions olympiques en 2008 et 2012, sont arrivés très diminués. Pas de Navarro, pas de Calderon ni de Rubio, pas de Marc Gasol non plus, tous blessés ou en phase de récupération. Pour la première fois depuis une bonne dizaine d'années, ils ne portaient pas l'étiquette de N.1 dans le dos.
En ont-ils été vexés? "Non, non, c'est sur le terrain qu'on montre qui est le meilleur", a répondu Pau Gasol , le frère aîné de l'autre, qui est bien là, lui, pour le malheur de ses adversaires. Avec 25,6 points par match, le géant catalan (2,15 m) de Chicago est de loin le meilleur marqueur de l'Euro. Contre les Français, il a même amélioré son record en équipe nationale avec 40 unités. A 35 ans.
Les parcours des deux finalistes se ressemblent par bien des aspects. Les Lituaniens aussi sont arrivés forts de la constance de leurs résultats passés. Désormais sûrs d'obtenir leur cinquième médaille européenne (déjà une d'or en 2003, contre l'Espagne en finale, deux d'argent en 1995 et 2013 et une de bronze en 2007), ils participeront l'été prochain à Rio à leurs septièmes JO d'affilée. Mais à cause des forfaits de Motiejunas et Kleiza, deux joueurs-clé, on ne les voyait pas s'inviter en finale pour la deuxième fois d'affilée.
- Revenus de loin -
Les pronostics pessimistes ont semblé se confirmer en début de tournoi, surtout pour les Espagnols. Battus deux fois par l'Italie et la Serbie, soit les deux équipes que les Lituaniens viennent d'éliminer, ils ne sont sortis du groupe dit "de la mort" que pour un point, face à l'Allemagne au dernier match. Mais ils ont su se retrouver à l'heure de vérité, contre la Grèce en quarts, puis face à la France en demie. Grand artisan de ce sursaut: Pau Gasol bien sûr, même si les arrières du Real Madrid Rodriguez et Llull, ou Mirotic à l'intérieur, ont parfois pris le relais.
Le scenario a été un peu similaire pour les Baltes, poussifs en première phase et même battus par la Belgique. Encore chahuté en huitièmes par la modeste Géorgie, ce groupe compact a ressuscité contre l'Italie en quarts, porté par le pivot de NBA Valanciunas (16,9 points de moyenne), des ailiers très techniques (Maciulis, Kuzminskas) et un très bon meneur (Kalnietis, meilleur passeur de l'Euro avec 8 par match). La vague d'euphorie ainsi créée a englouti les Serbes en demi-finale.
Les deux finalistes sont fiers d'avoir surmonté leurs difficultés grâce au c?ur et à l'envie et ne se voient pas s'arrêter si près du but. "La Lituanie, c'est une équipe de soldats qui travaillent en restant unis, c'est aussi ce que nous avons voulu montré aussi", a dit Rudy Fernandez , lui-même souffrant du dos.
"Les Lituaniens sont dangereux parce qu'ils sont en phase ascendante", a souligné l'entraîneur Sergio Scariolo, rappelé par l'Espagne après l'échec de 2014. Comme nous-mêmes, aurait-il pu dire à ses joueurs, avant de puiser dans sa cinéphilie pour leur demander de ne pas s'enflammer.
"Comme dit Morgan Freeman dans Million Dollar Baby, un boxeur qui compte seulement sur la passion est sûr de prendre une raclée, il faut aussi utiliser sa tête", a prévenu l'Italien.
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