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© AFP/Jure Makovec
Le Français Alexis Ajinca (à droite) lors du match contre Israel le 6 septembre 2013 à Ljubljana
Dans une équipe de France qui regorge de stars, Alexis Ajinça n'est pas le plus connu, mais il aura une importance fondamentale dans la destinée des Bleus à l'Euro-2013 messieurs de basket.
Son CV, avec sa maigre expérience NBA et ses 20 sélections, est sans commune mesure avec celui-ci de Tony Parker , Boris Diaw , ou même Nicolas Batum , avec lequel il avait été sacré champion d'Europe juniors en 2006 et médaillé de bronze au Mondial juniors en 2007.
Mais, à 25 ans, le pivot strasbourgeois, et ses 2,15 m, pourrait bien avoir une influence tout aussi décisive sur les résultats à venir de la France en Slovénie.Intronisé dans le cinq de départ, après de multiples forfaits (Noah, Séraphin, Traoré, Mahinmi, Turiaf, Gobert), il a une énorme responsabilité sur les épaules.
La France ne peut espérer monter sur le podium sans un secteur intérieur qui tienne la route. Une lourde charge pour lui et les deux autres quasi novices que sont Joffrey Lauvergne (10 sélections) et Johan Petro (36 sélections, mais seulement 6 entre 2006 et 2013).
Déjà passé en équipe de France en 2009 et 2010, mais jamais retenu dans la sélection finale, Ajinça savait qu'il allait être scruté de près à cet Euro. Il a déçu, comme toute l'équipe, lors du premier match perdu contre l'Allemagne (74-80), mais a ensuite redressé la barre.
"Le premier match dans un Championnat d'Europe avec les A, j'étais stressé, j'avais peur de mal faire", avoue le Stéphanois d'origine. "Ca s'est mal passé sur ce match là, moins bien que je ne l'espérais. Mais je me suis rattrapé sur les deux autres."
Le longiligne pivot a signé un double-double contre la Grande-Bretagne (10 points, 11 rebonds). Contre Israël, il a réussi un début de match tonitruant et affiché une réelle complicité avec Parker, pour finir avec 13 points et 6 rebonds.
Malgré ces débuts plutôt convaincants, Ajinça ne s'emballe pas pour autant. "Je ne me dis pas que je suis arrivé, que j'ai fait mon trou, non pas du tout", affirme celui qui a été vice-champion du monde de... BMX dans sa jeunesse.
Il a "mûri"
"Je sais qu'il va y avoir des pivots plus costauds, plus grands (que ceux affrontés jusque-là) et qu'il va falloir que je réponde présent", ajoute Ajinça, dirigé sous le maillot tricolore par son entraîneur en club, Vincent Collet .
Cette proximité l'a aidé à immédiatement rebondir après ce match contre l'Allemagne. "Le coach m'a beaucoup parlé, il savait que j'étais stressé", explique-t-il. J'ai beaucoup parlé à mon coach mental aussi pour essayer d'évacuer ce stress."
Depuis ses débuts en bleu, il estime avoir "mûri". "J'avais 19-20 ans pour ma première sélection, maintenant j'en ai 25. J'ai passé un cap aussi dans la vie. J'ai perdu mon père et mon grand-père... Quatre personnes le même été. J'ai également rencontré une femme qui m'a apporté de la stabilité."
"J'ai eu un déclic qui fait que je suis plus concentré, même si j'ai encore des petites sautes d'humeur", analyse-t-il. "Quand je loupe une action je passe à autre chose, je reste dans mon match."
Ajinça a aussi su faire évoluer son jeu. Lui qui préférait auparavant s'éloigner du panier, dans un style à la Dirk Nowitzki , a fini par comprendre tout ce qu'il pouvait réaliser en utilisant mieux sa taille dans la raquette.
© AFP/Jure Makovec
Le Français Alexis Ajinca (à droite) lors du match contre la Grande Bretagne le 5 septembre 2013 à Ljubljana
Le pivot n'a pas encore renoncé au rêve NBA, mais n'en fait plus une obsession, conscient que l'étiquette qui lui a été accolée là-bas sera "dure à gommer" après trois années sans imposer aux USA.
Il dispose d'une clause dans son contrat avec Strasbourg pour partir en NBA d'ici la fin du mois.
"Pour l'instant, je suis 100% concentré sur l'Equipe de France. Après la NBA si ça marche, ça marche. Sinon tant pis, je jouerais quand même l'Euroligue avec Strasbourg", dit-il.
"Mais je continue à travailler et j'espère qu'ils (la NBA) me regardent de temps en temps", lâche-t-il. Epié, il l'est sans nul doute à cet Euro et le sera encore plus si la France le marque de son empreinte.
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