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© AFP/Joe Klamar
Ballon de basket
Avec ses moyens ridicules et ses valeurs d'un autre temps, Nanterre est une incongruité dans le basket français, qui suscite l'admiration après avoir atteint les play-offs de ProA et la finale de la Coupe de France, qu'il jouera dimanche face au Paris-Levallois.
La JSF Nanterre, c'est l'histoire d'un petit club repris en 1987 par une poignée de bénévoles, et porté à la force du poignet du plus bas niveau départemental à la ProA, à laquelle il a accédé en 2011.
"Nanterre de miracle", comme le dit dans un sourire Jean Donnadieu, socle d'un club qu'il préside depuis maintenant 26 ans, en insistant sur les valeurs de solidarité et de partage.
Qualifiée cette semaine pour les play-offs, la JSF dispute dimanche au palais omnisports de Paris-Bercy, face au grand voisin parisien, sa deuxième finale de Coupe de France, après celle perdue en 2007.
"C'est un peu surréaliste quand on considère le chemin parcouru", constate M. Donnadieu. "C'est une merveilleuse histoire. Avec des moyens et des gens ordinaires, on est arrivé à faire des choses extraordinaires."
Nanterre, c'est l'avant-dernier budget (2,6 millions d'euros cette saison) et la plus petite affluence (1.377 de moyenne en 2011-2012) de ProA. Et, véritable anachronisme, c'est aussi le seul de club de ProA qui ait le statut d'une association et non d'une société.
Mais au contact du monde professionnel, le club n'a pas perdu son âme. "C'est tout sauf un long fleuve tranquille", concède M. Donnadieu. "Mais c'est une manière d'être et de penser différente."
"Au fur et à mesure des montées, on a fait en sorte que l'argent ne prenne pas une place trop importante", explique-t-il. "On a réussi à faire en sorte qu'une majorité de nos joueurs pensent à autre chose qu'à leurs stats, leur business, leur salaire, etc."
Si la JSF laisse une "large part à l'aspect humain", elle bénéficie aussi de solides compétences. "On dit que c'est un club familial. Mais je pense qu'il y a là un petit aspect réducteur quand même", poursuit M. Donnadieu.
"Familial, ça l'est. On le revendique, on en est fier", dit-il. "Mais ça sous-entend un côté un peu ringard. Même si on n'a pas beaucoup d'argent, on essaie d'être très professionnel aussi."
Un professionnalisme incarné sur le terrain par le fils du président Pascal, coach de l'équipe depuis 1987 et nominé cette année pour le titre de meilleur entraîneur de ProA.
Un technicien qui, année après année, a su s'adapter à des exigences nouvelles et réussir l'amalgame entre des joueurs soigneusement choisis, dont il tire la quintessence par sa force de conviction.
Cette saison, Pascal, payé entre deux fois et trois fois moins que ses collègues de ProA, s'est interrogé sur l'opportunité d'aller entraîner dans un club aux moyens plus conséquents. Mais il restera fidèle à la JSF.
"Il a simplement demandé pour cette année un budget qui lui permette de conserver quelques joueurs de l'équipe actuelle, pour ne pas repartir avec une copie blanche", explique son père. Le budget consacré au secteur professionnel devrait augmenter de 300.000 euros l'an prochain.
Dimanche, la JSF sera opposé au Paris-Levallois, un club qui tire dans une autre catégorie financièrement, mais qui n'a pu atteindre les play-offs. "Je ne veux pas donner de leçons aux autres, mais on ne peut pas s'empêcher de se dire que c'est surprenant", remarque Jean Donnadieu.
"Ca démontre que ça (l'argent) ne fait pas tout. Il faut avoir une âme, du coeur. Il faut avoir envie d'être ensemble pour faire des choses, avoir un projet commun, un projet sportif, un projet humain et pas uniquement la réussite pour la réussite. Si ce n'était que ça, ça ferait longtemps qu'on n'existerait plus."
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