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© AFP/Andrej Isakovic
Laurent Batum à la lutte avec Darjus Lavrinovic, lors de la finale de l'Euro, le 22 septembre 2013 à Ljubljana
L'équipe de France devenue championne d'Europe, dimanche à Ljubljana, est le produit de l'alliage réussi entre deux générations au destin identique en jeunes: celles de Tony Parker , le chef de file, et de Nicolas Batum , son parfait complément.
L'histoire de cette équipe naît en 2000, à Zadar en Croatie. Emmenée par Parker, 18 ans, l'équipe de France juniors devient championne d'Europe en repoussant la Croatie en finale (65-64 après deux prolongations), dans une atmosphère démente.
Cet exploit va inspirer les générations suivantes. Pendant toute la décennie qui suivra, les équipes françaises de jeunes gagnent. A commencer par celle née en 1988-1989 et guidée par Batum, sacrée championne d'Europe en 2006 et médaillée de bronze au Mondial juniors en 2007.
De l'épopée de Zadar, il ne reste dans l'équipe de 2013 que Parker et son grand pote Boris Diaw , le capitaine actuel. Deux autres piliers de ce groupe, Mickaël Pietrus et Ronny Turiaf , ont aussi joué un rôle-clé en seniors, mais ils n'étaient pas en Slovénie.
Mais la génération Parker, c'est aussi Mickaël Gelabale, plus jeune d'un an, un ailier polyvalent au tir soyeux qui s'est avéré fondamental dans les conquêtes françaises, et Florent Pietrus , plus âgé d'un an, un petit intérieur reconverti avec le plus grand succès dans un rôle de défenseur quasi-exclusif.
'Un mélange intergénérationnel'
© AFP/Jure Makovec
Florent Pietrus
et Tony Parker
célèbrent la victoire de la France à l'Euro, le 22 septembre 2013 à Ljubljana
Les compagnons de route de Batum, sacré MVP (meilleur joueur) de l'Euro juniors en 2006, comme Parker six ans plus tôt, sont deux à avoir été présents en Slovénie : Alexis Ajinça, un pivot grand (2,15 m) et habile de ses mains, et Antoine Diot , un meneur de caractère et adroit.
Deux joueurs ayant partagé leur aventure, Edwin Jackson et Kim Tillie, ont effectué la préparation pour cet Euro, sans être retenus. Les autres membres de l'équipe se situent dans l'entre-deux, comme Johan Petro , Charles Kahudi et Nando De Colo , ou sont plus jeunes, comme Thomas Heurtel et Joffrey Lauvergne .
"L'équipe de France c'est un mélange intergénérationnel", souligne Diaw. "Le but c'est qu'il y ait une certaine osmose entre différentes générations. Une génération toute seule, sur une année ou deux, n'a pas potentiellement le réservoir de joueurs."
"Si on regarde notre génération, combien sont devenus pros ? Il y en a forcément qui tombent du wagon", explique-t-il. Donc, ce sont plusieurs générations qui doivent se croiser et en tirer le meilleur profit. C'est vrai que sur cet Euro, on est arrivé justement à avoir une très bonne osmose générationnelle."
'Ils le méritent tellement'
A l'instar de Batum, lieutenant dévoué, les jeunes ont accepté sans regimber leur rôle : être au service de Parker, le leader offensif de l'équipe. En contrepartie, ce dernier a appris ces dernières années à mieux utiliser ses partenaires pour se préserver en vue des fins de match tendues.
"Cette année, les anciens connaissent le système et les nouveaux se sont intégrés vraiment bien à leur rôle, ce qui fait la différence", observe De Colo. "Il n'y a pas de rancoeur. Evidemment, il y a peut-être des déceptions à un moment ou à un autre, mais c'est ça qui fait avancer l'équipe."
Tous vouent une admiration sans borne à Parker et Diaw pour leur attachement indéfectible à l'équipe de France. Et pour chacun, les avoir aidés à obtenir cette récompense tant méritée restera une satisfaction probablement aussi grande que le plaisir égoïste d'être devenu champion d'Europe.
"Eux sont là depuis plus de dix ans, à galérer, à tout faire pour le basket français", remarquait Batum à la veille de la finale. "Ils passent des saisons à cent matchs pour certains et ils viennent quand même chaque été, et à chaque fois ils passent tout près du but et ils le ratent."
"Donc nous, tout ce dont on a envie, par respect pour eux, c'est de leur offrir ce titre-là", disait-il. "On est vraiment là pour les aider à gagner, parce qu'ils le méritent tellement. On ne veut rien d'autre."
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