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© AFP/MICHAL CIZEK
Céline Dumerc dans les bras de Gaëlle Skrela, le 24 juin 2017 à Prague
Vice-championne d'Europe pour son 262e et dernier match en bleu, dimanche à Prague, Céline Dumerc restera à jamais la capitaine des "Braqueuses", qui avaient mis le basket féminin en pleine lumière en décrochant l'argent aux Jeux de Londres.
De la cérémonie d'ouverture au défilé sur les Champs-Elysées, en passant par les victoires inespérées contre la Russie et l'Australie, "Caps" (comme capsule) a vécu en 2012 "un grand moment de bonheur personnel et aussi d'histoire pour le basket français", qui l'a "liée pour toujours" à ses coéquipières de l'époque.
Sollicitée par les médias comme aucune joueuse de basket ne l'avait jamais été, elle n'a jamais rechigné à revenir sur cette belle aventure, pour faire la promotion d'un sport longtemps négligé dans sa version féminine. Et pour son plaisir car reparler des Jeux lui a toujours donné "une banane monstrueuse", a-t-elle dit un jour.
C'est que l'atmosphère si particulière des Jeux a transformé la Tarbaise. Cette meneuse de petite taille (1,69 m) est restée altruiste mais elle s'est doublée d'une attaquante et d'une shooteuse à trois points, avec son geste peu académique, la patte gauche nettement décollée du corps, ce qu'elle n'était pas forcément avant.
Surtout, grâce ses exploits olympiques, cette championne qui continuait, à 30 ans, à douter d'elle-même au-delà de la raison, a enfin pris confiance. "Pour une fois que je peux être fière de moi! Il faut que j'arrête de me triturer la tête", avait-elle dit ainsi, une fois la médaille d'argent autour du cou.
Oubliée la "honte" qu'elle avait ressenti après la défaite en quarts de finale du Mondial-2010, alors qu'elle avait rendu une feuille de stats plus qu'honorable (10 points, 7 passes et 6 rebonds). Oubliées aussi les "grosses lacunes mentales" qu'elle s'attribuait après l'échec en demi-finale de l'Euro-2011.
- Une Parker au féminin -
En se retournant sur sa carrière, à quelques jours de ses 35 ans (le 9 juillet), Dumerc a de quoi être comblée. Championne d'Europe (2009), médaillée quatre autres fois (2011, 2013, 2015, 2017), elle a aussi été six fois championne de France avec Bourges, où elle a passé onze saisons, entrecoupées d'une expérience en Russie (Ekaterinbourg) qui ne l'a pas complètement convaincue. Il lui manque une médaille au Mondial et, en club, un titre en Euroligue, malgré deux participations au Final Four.
Ce qu'elle a vécu en bleu reste de toute façon "au-dessus". Au-dessus, elle l'est au nombre des sélections en équipe de France, hommes et femmes confondus, après avoir dépassé pendant l'Euro le légendaire Hervé Dubuisson (259).
Mais c'est à Tony Parker , son camarade de promotion à l'INSEP, la pépinière des champions français, qu'elle fait plutôt penser. Même année de naissance (1982), même poste de meneur, même numéro de maillot (le 9), les points communs abondent. Certes, elle n'a pas eu en WNBA, lors de son cours passage en 2014 à Atlanta, la même réussite que le quadruple champion de NBA avec San Antonio, mais la comparaison est légitime. N'a-t-elle pas dans son armoire à trophées la médaille olympique après laquelle "TP" a toujours couru en vain?
La carrière en club de Dumerc n'est pas terminée. On la reverra à la rentrée avec Basket Landes et c'est "son corps" qui décidera de la date de sa retraite définitive.
Et en bleu, est-ce vraiment la fin? "Si on vient me supplier, je trouverai toujours des parades pour esquiver", plaisantait-elle avant l'Euro.
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