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© AFP/JEAN-PIERRE MULLER
Le surfeur italien Leonardo Fioravanti, lors de la compétition de Lacanau Pro 2014, organisée le 16 octobre
Il n'est pas né à Hawaï, en Australie ou en Californie, mais en Italie. Et pourtant, Leonardo Fioravanti, fils spirituel de Kelly Slater , est à 19 ans l'un des plus grands espoirs du surf mondial.
Le 14 mars, sur la Gold Coast australienne, "Leo" fera ses premiers pas sur le circuit professionnel (Championship Tour) qui rassemble les meilleurs surfeurs de la planète.
Et "le rêve deviendra réalité", s'enthousiasme-t-il devant les vagues de Seignosse, dans les Landes, où il est venu rendre visite à sa famille. Entre deux avions.
"Cette vie, c'est une vie de rêve. Je n'ai pas de maison. Ma maison, c'est ma valise, je suis toujours en vadrouille à travers le monde. Mais j'aime être dans l'eau toute la journée, voyager, me faire de nouveaux amis, apprendre de nouvelles langues. Cette vie, je ne l'échangerai contre rien au monde", poursuit-il.
Pourtant, rien ne prédestinait ce natif de Rome à devenir un globe-trotter du surf dans un pays où le "calcio" est roi et les vagues très rares...
"Quand j'avais six ans, les gérants de la plage où j'allais avec ma famille étaient surfeurs et nous ont mis sur des planches mon frère Matteo et moi. Pour moi, ce sport c'était le meilleur sport du monde. Tous mes amis jouaient au foot. Mais mon frère et moi, ce que nous voulions, c'était rester toute la journée dans l'eau", raconte-t-il.
De l'aveu même de son frère, "Leo" devient très vite un "phénomène" et la famille Fioravanti part sur les routes, au service de sa passion.
- Un enfant de la vague -
"Quand il y avait des vagues, ma mère venait me chercher à l'école et disait que j'avais un rendez-vous chez le médecin", sourit-il. "Et durant les vacances, on cherchait des vagues en France, au Portugal, en Espagne".
Leonardo devient alors un enfant de la vague. Sa mère l'inscrit à des cours par correspondance, l'amène étudier à Hawaï, en Californie, en Australie où entre les leçons, il est à l'eau pour surfer. Rapidement repéré, ce surdoué du surf est sponsorisé dès l'âge de dix ans par Red Bull et Quiksilver qui le parrainent encore aujourd'hui.
"Mais le surf, ce n'est qu'une partie. On regarde si les jeunes apprennent, progressent vite, écoutent. Il avait tout et aujourd'hui, je crois que cela en est la preuve", souligne Stephen Bell dit "Belly", team manager de Quiksilver et compagnon de la mère de Leo.
Champion d'Europe junior en 2013 à seulement 15 ans, Leonardo comprend alors qu'il peut devenir pro: car "si je réussissais à battre des garçons de 20 ans alors que j'avais 15 ans, je pouvais arriver jusqu'au top avec beaucoup de volonté".
- 'C'est Kelly Slater à côté de moi!' -
Une volonté qui paiera. Trois ans plus tard, il décroche le "Graal" : sa qualification pour le circuit mondial qui réunit les meilleurs.
Invité à trois reprises la saison dernière sur des étapes du circuit, il y crée la sensation en éliminant la légende Kelly Slater , onze fois champion du monde, en Australie et dans les Landes. Un souvenir inoubliable pour le jeune Italien qui côtoie depuis son plus jeune âge Slater, dont Stephen Bell a été le bras droit pendant de longues années.
"Kelly a toujours été mon idole. Quand j'ai commencé, je regardais toutes ses vidéos. Et encore aujourd'hui, dans ma chambre en Italie, il y a des posters de lui que j'ai accrochés il y a douze, treize ans. Alors la première fois que je l'ai affronté, quand à ma droite j'ai vu Kelly Slater , je me suis dit +c'est pas possible, j'ai Kelly Slater à côté de moi, je ne le crois pas !+", se souvient "Leo".
"King Kelly", dont il rêve aujourd'hui de suivre les traces: "Son grand but, c'est d'être champion du monde. Et tout est possible, il en a le potentiel", juge Stephen Bell.
"C'est un autre rêve et j'espère qu'il se réalisera", lance "Leo". Et en rêves comme en surf, il a un certain talent.