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Rappelé pour préparer le "Crunch" en Angleterre dans le Tournoi samedi, le troisième ligne du XV de France Louis Picamoles dit avoir évolué, mentalement et techniquement, lors de ses quatre mois d'absence en début de saison.
Il était visiblement content d'être là. De se présenter de nouveau devant les médias à Marcoussis (Essonne), peut-être, mais surtout de retrouver le XV de France, grâce à la blessure de Wenceslas Lauret, à six mois de la Coupe du Monde et neuf mois après sa dernière sélection, en juin en Australie.
Car Picamoles (29 ans, 44 sél.), qui aurait déjà dû retrouver le groupe France fin janvier pour le stage préparatoire au Tournoi avant de se blesser, a cru ne plus jamais revêtir le maillot bleu.
C'était en début de saison, quand il est resté quatre mois sans jouer à cause d'une pneumopathie, sans savoir s'il allait "retrouver toutes ses capacités".
"Il y a eu des périodes vraiment compliquées. J'ai dû rester quatre-cinq jours en clinique car ça devenait inquiétant. Quand tu ne peux plus jouer avec des garçons en bas âge car le moindre effort te demande beaucoup d'énergie et te fatigue...", raconte le joueur du Stade Toulousain.
"Monter un escalier devenait compliqué. Je pouvais m'endormir dans un coin sans m'en rendre compte. Discuter au téléphone devenait difficile. Il y a eu 10 jours où ça a beaucoup cogité", poursuit-il.
- Préparateur mental -
Mais plutôt que de se morfondre, Picamoles a profité de cette période pour se remettre en question, avec l'aide notamment d'un préparateur mental.
"Il m'aide beaucoup sur l'appréhension des matches, quelque chose auquel je ne m'intéressais pas du tout avant. J'étais même plutôt sceptique. Finalement j'ai essayé car ce qui s'est passé en début de saison m'a ouvert les yeux sur certaines choses. Je me suis dit: +Essayons, on mourra moins con.+ Et au final ça me sert donc c'est une grosse satisfaction", explique-t-il.
De juillet à fin octobre, Picamoles a également travaillé "certains axes où (il pouvait) avoir des lacunes, comme la défense".
"Je participe peut-être plus qu'avant au jeu sans ballon, offensivement et défensivement. Petit à petit j'ai changé quelques attitudes que j'avais. Plaquer ne me régalais pas avant, et aujourd'hui je prends énormément de plaisir à mettre un bon plaquage. Comme récupérer un ballon dans un ruck, chose que je faisais très peu avant."
Avant, il se reposait sans doute un peu trop sur sa puissance hors normes en allant systématiquement percuter.
- 'Apprentissage' -
L'encadrement du XV du France le lui avait reproché, notamment après la défaite au pays de Galles dans le Tournoi-2014 (6-27), où il avait aussi perdu ses nerfs en applaudissant ironiquement l'arbitre qui venait de l'exclure temporairement.
Résultat, une mise à l'écart pour le match suivant en Ecosse, avant un retour pour la dernière journée mais au poste de troisième ligne côté fermé et non comme numéro 8, confié à Damien Chouly . Comme lors de la Tournée en Australie où Picamoles n'a joué que deux bouts de matches.
"Contre le pays de Galles, je m'étais un peu enfermé à vouloir gagner des mètres alors que la défense m'attendait", reconnaît-il.
"Cela fait partie de l'apprentissage. C'est aussi ce genre de match qui me font avancer. Cette qualité (de percussion), il faut surtout la garder car c'est ce qui m'a fait arriver là. Mais il faut la faire évoluer pour qu'elle me rende encore meilleur", poursuit-il.
Cette force de percussion, indispensable en troisième ligne, est d'autant plus précieuse qu'elle est rare parmi les numéros 8 français.
Chouly, plus aérien, a ainsi affiché ses limites en terme de puissance en début de Tournoi, avant d'être remplacé en Italie dimanche par Loann Goujon, au profil similaire à celui de Picamoles.
Dès lors, Picamoles peut-il faire partie des 23 à Twickenham samedi seulement quelques jours après son retour dans le groupe? Réponse jeudi matin lors de l'annonce de la composition.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |