Happy Birthday : |
© AFP/Gabriel Bouys
Les joueurs français dépités après leur défaite face aux Italiens lors du Tournoi des six nations, le 3 février 2013 à Rome.
La défaite du XV de France dimanche en Italie (23-18), pour son premier match du Tournoi des six nations, marque le premier accident majeur d'un groupe encore en construction et révèle certaines faiblesses dans son jeu que les victoires de novembre avaient masquées.
+ UN GROUPE EN MATURATION
Le groupe France a été remodelé par Philippe Saint-André dans le sillage du Mondial-2011 et manque logiquement d'expérience. Après un Tournoi-2012 en demi-teinte, ce groupe, mêlant éléments d'expérience (Papé, Dusautoir...), étoiles montantes (Fofana, Machenaud...) et joueurs en forme du Top 14 (Fritz, Mermoz...), avait vite mûri dans les victoires de l'automne, malgré peu de temps passé ensemble. La mayonnaise, cette fois, n'a pas repris. Face à l'Italie, les Bleus ont été incapables de jouer ensemble. Preuve en est, la faillite de la touche et les combinaisons bafouillées par les trois-quarts. "On a voulu sauver la patrie individuellement au lieu de rester dans les schémas collectifs", a d'ailleurs souligné Saint-André lundi. Un fait en grande partie dû au peu de préparation: une semaine simplement pour retrouver les plans de jeu et les mettre en place, dans un temps fatalement réduit par la nécessité de récupérer. Ce groupe est d'abord en quête de vécu, d'automatismes, qui viendront sans doute au fur et à mesure du Tournoi.
© AFP/
Résultats et classement après la première journée du Tournoi des six nations.
+ DES FONDATIONS A CONSOLIDER
L'encadrement devra aussi répondre à des problèmes plus profonds. La touche (4 ballons perdus) et la mêlée sont en chantier. De bonne tenue à l'automne, ces secteurs ont failli face à l'Italie, réputée pour sa conquête directe. Au poste de pilier gauche, Yannick Forestier et Vincent Debaty ont sombré, ouvrant la voie à un possible retour de Thomas Domingo . Dimitri Szarzewski s'est montré très fébrile sur ses lancers. La condition physique du groupe est aussi un gage d'inquiétude. Après 42 minutes de temps de jeu effectif --un chiffre élevé qui tend à devenir une moyenne à très haut niveau-- les Bleus ont fini mâché. "On prend le premier essai sur une séquence qui a duré au-delà de deux minutes", relève Saint-André, pointant le "manque de réactivité" de ses joueurs. Les Bleus ont aussi perdu beaucoup de leur lucidité dans les vingt dernières minutes, paniquant alors que l'Italie n'avait "que" deux points d'avance. Enfin, il faudra résoudre le déficit de jeu au pied. Si le XV de France a manqué d'alternance, c'est qu'il n'a pas aligné de joueurs capables de trouver de la profondeur et mettre sur le reculoir la défense italienne.
+ ET MAINTENANT?
© AFP/Gabriel Bouys
Le sélectionneur du XV de France Philippe Saint-André, lors du match d'ouverture du Tournoi des 6 nations contre l'Italie, à Rome, le 3 février 2013
A deux ans et demi de la Coupe du Monde en Angleterre, l'objectif ultime de Saint-André et ses adjoints, les conséquences de cette défaite sont bien moindres que celles suivant le désastre de Flaminio en 2011, à six mois du Mondial néo-zélandais. Outre le repos --Saint-André a repoussé l'idée d'infliger des séances supplémentaires--, il faudra avant tout retrouver un état d'esprit combatif dans un groupe pour la première fois mis en réelle difficulté. "Il va falloir montrer qu'on est de vrais compétiteurs samedi face à des Gallois qui vont venir aussi le couteau entre les dents", a martelé Saint-André, appelant ses joueurs à se coiffer "du casque à pointe". Un conseil qu'il n'est pas besoin de prodiguer à Thierry Dusautoir , meilleur plaqueur de la rencontre dimanche. Le troisième ligne, qui avait dû céder le capitanat à Pascal Papé, pourrait retrouver la charge avec la blessure du deuxième ligne, même si Saint-André se montrait encore évasif sur la question lundi midi. Mais qui de mieux pour incarner les valeurs de combat et de "férocité" prônées lundi par le manager?