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© AFP/Franck Fife
L'ouvreur français François Trinh-Duc, en conférence de presse à Marcoussis, le 20 février 2013.
Après six matches sur le banc des remplaçants du XV de France, l'ouvreur François Trinh-Duc semble près de revenir dans la lumière, à l'occasion du déplacement en Angleterre samedi pour le Tournoi des six nations.
En émergeant du tunnel sous la Manche jeudi soir dans l'Eurostar des Bleus, le Montpelliérain aux 46 sélections saura s'il foulera d'entrée la pelouse de Twickenham ou si le manager Philippe Saint-André lui aura préféré pour la septième fois consécutivement Frédéric Michalak.
Dans le sillage des deux défaites initiales des Français dans le Tournoi, en Italie puis au pays de Galles, une fenêtre s'est ouverte devant lui: Philippe Saint-André est tenté de redistribuer les cartes d'une charnière traditionnellement aussi vite célébrée dans les victoires qu'honnie dans les revers.
"Au vu du nombre de journalistes autour de moi, j'ai l'impression que je n'ai jamais eu autant de chances d'être titulaire", a lancé en souriant Trinh-Duc mercredi.
Cadre des Bleus lors des Tournois 2010 et 2011, Trinh-Duc sait à 26 ans que "ça peut aller vite dans un sens comme dans l'autre".
Après 27 titularisations entre février 2008 et septembre 2011 sous l'ère Marc Lièvremont, il avait brutalement perdu sa place lors du Mondial-2011, au profit de Morgan Parra . Puis il ne s'est jamais vraiment imposé auprès de Philippe Saint-André, qui ne l'a titularisé que quatre fois en douze rencontres, la dernière lors de la défaite en Argentine en juin (23-20).
Depuis le début du Tournoi, le Montpelliérain n'a joué que 48 minutes. Et encore, était-ce pour couvrir un poste d'arrière où il a de son propre aveu "des lacunes".
Au moins trouve-t-il un compagnon d'infortune en Morgan Parra , demi de mêlée lui aussi en salle d'attente et son associé pour la première fois lors d'un France-Angleterre le 23 février 2008, soit cinq ans pile avant le rendez-vous de samedi. Cette situation, "on l'accepte, on essaie même de le tourner en auto-dérision", assure Trinh-Duc.
"Je ne vais pas cacher qu'il y a des moments forcément difficiles pendant la semaine", admet-il. "On se rattache à des choses qui nous sont chères et ça passe plus vite."
En bon soldat, il raconte aussi sa "chance d'être dans le groupe", son envie de se mettre "au service du collectif". "Quand le sélectionneur annonce l'équipe, on est forcément déçu", relève-t-il. "On travaille parce qu'on espère rentrer (dans l'équipe) le plus tôt possible."
Le plus tôt, c'est ce samedi, où le défi que propose l'Angleterre pourrait être jugé trop important pour Frédéric Michalak à bout de souffle après un an de compétition non-stop. Et quoi de mieux que Twickenham pour renaître en beauté, frapper un grand coup en redynamisant une ligne de trois-quarts bien à court d'inspiration dans ce Tournoi ?
"J'ai vraiment envie de jouer ce match après un mois de novembre et un début de Tournoi difficiles avec peu de temps de jeu", martèle avec gourmandise Trinh-Duc. "J'ai vraiment envie de porter ce N.10."
A l'argument de son manque de repères dans l'équipe, il oppose sa confiance et cet appétit assumé de jouer toujours davantage. "A mon poste, on a forcément besoin de rythme, de réflexes pour produire, annoncer, avoir un temps d'avance sur l'adversaire. Mais je ne me cache pas derrière ça", assure-t-il, rappelant au besoin qu'il a "continué à travailler".
"On fera les comptes à la fin du match mais je veux sortir de ce match avec aucun regret", ajoute-t-il. En appliquant la philosophie propre aux acteurs de la charnière: "Tout donner car ce sera peut-être la dernière fois".