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© AFP/Franck Fife
L'entraîneur de Philippe Saint-André, le 20 novembre 2012 à Marcoussis.
Avec deux victoires contre l'Australie et l'Argentine avant d'affronter les Samoa, samedi au Stade de France (18h00), le XV de France récolte les premiers résultats semés par ses entraîneurs Philippe Saint-André, Yannick Bru et Patrice Lagisquet dont la méthode semble unanimement appréciée par leurs joueurs.
Difficile, pour les acteurs, de se prêter au jeu de la comparaison avec les prédécesseurs de l'actuel trio, Marc Lièvremont flanqué de Didier Retière et Emile Ntamack (2008-2011), voire Bernard Laporte pour les plus anciens (1999-2007). L'évaluation se fait donc entre les lignes.
"Tout le monde est impliqué dans la vie de groupe et dans le jeu. Même si le décisionnaire reste le staff, il y a une vraie participation collective qui permet à chacun d'exprimer sa personnalité. La confiance donnée aux joueurs fait qu'on se sent bien, qu'on vit bien ensemble", résume le 3e ligne Louis Picamoles , l'un des joueurs en forme de cette tournée automnale, guère ménagé en son temps par Lièvremont.
Nommé en décembre 2011, le nouvel encadrement a fait son apprentissage pendant le Tournoi des six nations (4e). Les premiers résultats sont apparus lors de la tournée de juin en Argentine avant la brillante confirmation face aux Wallabies (33-6) et aux Pumas (39-22).
"A la fin de la tournée de juin, avec Yannick, on s'est dit qu'on avait enfin l'impression d'être devenus entraîneurs de cette équipe. Le Tournoi n'avait été qu'une accumulation de frustrations, avec le sentiment de subir constamment les évènements", relate Lagisquet.
Après neuf mois d'exercice, la méthode et le discours semblent bien rodés. Les mots de Philippe Saint-André, bon connaisseur des médias, sont calibrés, statistiques et éléments de langage à l'appui.
L'heure n'est pas non plus à la bienveillance paternelle dans la gestion de l'effectif. "Quand tu gagnes l'Australie et l'Argentine, il vaut mieux être dans le train que rester à quai", a rappelé Saint-André. Ce dont ont pu s'appercevoir les quatre renforts convoqués dimanche: trois d'entre eux (Vahaahamina, Gunther, Fickou) ont déjà fait leurs valises et le sort du quatrième, Benjamin Fall , est suspendu au bon rétablissement de l'arrière titulaire Brice Dulin.
"C'est important que le groupe soit ouvert, précise cependant Lagisquet. On n'ira pas jusqu'à la Coupe du Monde avec 23 ou 25 joueurs. Il faut nécessairement qu'on ait 30 à 40 joueurs performants. On profite de la moindre occasion."
Au passage, Saint-André n'a pas hésité à solliciter les clubs pour déborder du cadre fixé par la convention FFR-LNR en convoquant un groupe de 33 joueurs (et non 30) en début de tournée ou encore en cherchant à contourner le minimum syndical de 23 joueurs à disposition pour un match international.
Sur le terrain, l'alchimie est intéressante. "Il y a beaucoup de talent dans cette équipe. Un bon amalgame entre revanchards, nouveaux, jeunes, anciens", explique le talonneur Benjamin Kayser , lui-même sélectionné pour la première fois depuis 2009.
Les à-côtés sont également soignés avec par exemple la présence d'anciens internationaux lors de la remise des maillots. Au nom des "valeurs" et de la "transmission". "Philippe est très attaché à cette qualité de vie de groupe et il le fait ressentir à tout le monde", explique Lagisquet avant de conclure: "ça m'étonnerait que l'on réussisse à passer trois ans comme ça, à surfer. Ce serait trop beau."