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Le XV de France, éternelle victime de sa propre inefficacité, sort encore frustré de son premier match de préparation perdu face à l'Angleterre samedi (19-14) et bien peu de joueurs ont marqué des points en vue de la Coupe du Monde.
+ PÉNIBLE RENGAINE
Les années se suivent et se ressemblent sur le front de l'attaque française. Manque de maîtrise près des lignes, d'automatismes, de patience, de pragmatisme, déchet technique, gestuelle déficiente... Les mêmes éléments d'analyse reviennent en boucle au fil des matchs. Même s'il était acquis que ce galop d'essai, après deux mois sans compétition, produirait son lot d'approximations, on pensait toutefois entrevoir quelques promesses dans le secteur offensif. Où sont donc passées ces combinaisons répétées ces dernières semaines, ces variations entrevues aux entraînements? Il faut bien creuser pour trouver trace d'un déséquilibre créé dans la défense anglaise. Bien souvent a-t-on assisté un rugby petit bras, enferré dans du jeu au près, s'en remettant aux cellules d'avants, confondant moyens et fins.
"Ca a été compliqué de faire des lancements, reconnaît ainsi le centre Alexandre Dumoulin. On a eu un problème de communication car il y avait tellement de bruit pendant le match qu'on ne s'entendait pas."
Il en reste ce lancinant sentiment de frustration où, sans démériter sur "l'état d'esprit", le XV de France n'a jamais réussi à totalement s'exprimer. A la décharge des lignes arrières, les rampes de lancement (mêlées, touches) n'ont pas offert beaucoup de situations propices. "Les mêlées sont disputées, les touches chahutées aussi donc forcément les ballons sont moins propres qu'à l'entraînement", appuie Dumoulin.
Mais il faudra se contenter de peu de munitions et faire preuve d'une efficacité clinique durant toute la Coupe du Monde. Le manager Philippe Saint-André peut-il encore guérir ces maux à un mois de l'épreuve? Samedi soir, il disait en avoir la conviction.
+ PHYSIQUE, MÊLÉE...UN PEU DE POSITIF
C'est peut-être le premier enseignement de la rencontre: les Français ont tenu la route physiquement, après six semaines de préparation qui les ont emmenés de Tignes (Savoie) aux Pyrénées-Orientales en passant par Marcoussis (Essonne). "J'ai trouvé qu'on était bien dans ce secteur, on a fait plus que rivaliser avec l'Angleterre", souligne ainsi le troisième ligne Louis Picamoles . Cela a notamment été constaté dans le dernier quart d'heure où les Français ont pris la main. Mais encore faut-il que cet avantage serve leurs ambitions de jeu.
La mêlée fermée a aussi donné de belles garanties, permettant de récupérer trois pénalités, dont deux sur introduction anglaise. Titulaires et remplaçants ont rendu une copie cohérente, avec une mention particulière au pilier gauche Vincent Debaty. Une satisfaction pour les avants français, qui il y a encore 18 mois ont connu un gros passage à vide dans ce secteur.
+ LES ABSENTS ONT TOUJOURS RAISON
Comme souvent avec le XV de France, ceux qui n'ont pas joué ont marqué des points... Jusqu'à ce qu'ils foulent le terrain, probablement dès samedi prochain pour le deuxième acte contre l'Angleterre. C'est le cas des ailiers Yoann Huget et Noa Nakaitaci, qui devront faire oublier les largesses défensives de Brice Dulin et Sofiane Guitoune.
La charnière Morgan Parra - François Trinh-Duc, réunie pour la première fois depuis deux ans et demi, a manqué d'impact et a ainsi gâché une belle carte alors que la concurrence fait rage à ces postes, à huit jours de la réduction du groupe de 36 à 31. Le demi de mêlée Rory Kockott a, lui, fait une entrée remarquée mais dans un registre assez personnel. Samedi prochain, il est probable que les Toulonnais Sébastien Tillous-Borde et Frédéric Michalak aient leurs chances.
Au centre, Rémi Lamerat et Alexandre Dumoulin n'ont pas créé les espaces attendus et l'on a surtout remarqué leurs vis-à-vis anglais. Ce sera sans doute au tour de Mathieu Bastareaud et Wesley Fofana de s'illustrer samedi.
Devant, la troisième ligne Nyanga-Picamoles-Ouedraogo n'a pas insufflé autant de volume de jeu qu'espéré, même si la puissance du N.8 s'est révélée précieuse. Le talonneur Dimitri Szarzewski a, lui, raté quelques lancers. De manière générale, à 33 jours de l'entrée en matière face à l'Italie, très peu sont indispensables sur le terrain.