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Gaël Fickou (à gauche) avec Sofiane Guitoune lors d'un entrainement du XV de France, le 14 novembre 2013 à Marcoussis

Ils incarnent le talent brut et leur duo en Bleu recèle de promesses: Gaël Fickou et Wesley Fofana, associés pour la première fois, connaîtront un baptême alléchant avec le défi de tenir le centre du terrain face aux puissants Tongiens samedi.

Place à la jeunesse ! En donnant les clés du centre à Fickou, 19 ans, et Fofana, 25 ans, l'encadrement du XV de France a ouvert une fenêtre sur l'avenir.

Vifs, toniques et solides à l'impact, les deux joueurs symbolisent aussi la philosophie de jeu prônée face aux Tonga, dont la densité physique constitue le principal atout.

"Ils vont avoir un gros challenge: le milieu du terrain tongien, c'est solide, ça avance, relève le manager Philippe Saint-André. Mais ce sont deux joueurs avec du talent, des punchers, capables de se faire des passes devant comme dans la défense."

Au stade Océane du Havre, le projecteur sera d'abord braqué sur Fickou, qui étrennera sa première titularisation. Le Toulousain est entré deux fois en jeu avec le XV de France, cinq minutes en mars face à l'Ecosse (victoire 23-16), puis 13 minutes samedi contre les All Blacks en ouverture de la tournée d'automne (défaite 26-19).

"En un quart d'heure, ça pique énormément, ça va très vite, il y a des gros chocs, des gros contacts", raconte Fickou qui en a eu "l'eau à la bouche".

'L'insouciance de la jeunesse'

"C'est un jeu, c'est du plaisir pour moi, relève-t-il encore. Je suis de nature à être libre, à tenter des choses, c'est ma façon d'aborder les matches. Je ne me mets pas de pression énorme."

Si le natif de la Seyne-sur-Mer (Var) est très en avance techniquement, sa maturation en bleu se fait plus en douceur.

"Gaël était avec nous en juin en Nouvelle-Zélande, rappelle Saint-André, qui l'a appelé alors qu'il aurait dû jouer au Mondial des moins de 20 ans. Il a appris, s'est situé au niveau du groupe. Il se sent de plus en plus à l'aise dans le groupe, dans l'organisation collective, dans les systèmes. C'est le moment pour lui de commencer."

Fofana, lui, a grandi à l'ère Saint-André, puisque sa première sélection correspond au premier match du manager, en février 2012.

Depuis, il a cumulé 19 capes et s'est affirmé comme un cadre. De quoi lui donner suffisamment de recul pour évoquer avec un petit sourire "l'insouciance de la jeunesse" de son partenaire.

Pour le Clermontois, Fickou lui "ressemble un peu". "Il ne se prend pas la tête, il joue comme il le sent", ajoute-t-il, louant son "explosivité", sa "vitesse" et sa capacité "à faire jouer après lui".

'On ne se pose pas de questions'

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Le Français Wesley Fofana lors d'une conférence de presse, le 14 novembre 2013 à Marcoussis

Après avoir été associé à deux habitués du XV de France - Aurélien Rougerie (33 ans, 76 sél) et Florian Fritz (29 ans, 33 sél) - et à deux joueurs à peine plus vieux - Mathieu Bastareaud (26 ans, 16 sél) et Maxime Mermoz (27 ans, 25 sél) - Fofana est désormais l'élément expérimenté du centre.

"Mais je n'y ai même pas pensé", balaye-t-il avant de se voir attribuer de force un rôle plus paternel.

"Je communique avec Gaël comme je communique avec Florian, +Basta+ ou Maxime, assure-t-il. On ne se pose pas de questions."

Il y aura effectivement peu de place aux interrogations, à la fois face à un rideau tongien réputé pour son agressivité mais aussi quand il faudra plaquer des "Aigles des Mers" taillés dans le roc.

Cela tombe bien: "Aujourd'hui, j'aime bien défendre, je prends du plaisir à faire reculer l'adversaire", affirme Fofana pour qui "ce n'était pas trop (son) truc" il y a quelques années à son arrivée à Clermont.

C'était en 2008, il avait 20 ans à peine et un futur brillant devant lui. A l'image de Gaël Fickou aujourd'hui.