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Le capitaine du XV de France Thierry Dusautoir a assuré dimanche à l'AFP n'avoir "jamais arrêté de croire" en ses troupes, soulignant le redressement entrepris ces deux dernières semaines pour clore le Tournoi à Twickenham en montrant "un beau visage".
QUESTION: Au lendemain de cet incroyable Crunch perdu 55 à 35, que retenez-vous ?
REPONSE: "La configuration du match a été exceptionnelle. Je n'ai jamais vu un match avec autant d'intensité, avec autant de volonté offensive. Le spectacle était au rendez-vous. Après, c'est dommage car le match aurait pu être gagné, avec plus de réalisme et moins d'errances défensives. On a eu parfois un laxisme coupable. Mais il faut garder cet état d'esprit et en même temps retrouver très vite notre rigueur défensive qui a fait notre force. En tout cas je suis heureux d'avoir participé à un match comme cela, et que l'équipe se soit rendue compte que collectivement on peut arriver à boxer dans la même catégorie que les meilleurs."
Q: Certains verrous psychologiques ont-ils sauté ?
R: "Ce n'est pas seulement hier mais lors des deux dernières semaines. Il y a eu beaucoup de travail pour retrouver la notion de collectif. Tout le monde a compris, staff et joueurs, qu'il était important que l'équipe dans sa globalité soit performante, pas seulement les individualités, qui ne comptent plus à ce niveau-là. Etre bon joueur mais sortir du cadre de l'équipe, ça ne rend service à personne. Il y a de bons joueurs en France mais jusqu'à présent on ne formait pas une équipe. Là, on a perdu et ça m'emmerde, mais il y a eu une équipe sur le terrain."
Q: Comment, à votre niveau, avez-vous oeuvré pour désinhiber les plus jeunes ?
R: "J'ai cherché à dédramatiser pour aider mes coéquipiers à se lâcher. Quitte à être sorti d'un groupe, autant que ce soit en ayant tenté des choses plutôt qu'en ayant subi la situation. Quand les situations sont difficiles, il faut une espèce de berger pour rassembler le troupeau. J'ai un gars comme +Nico+ (Mas) avec moi qui a beaucoup d'expérience et la transmet d'une autre façon. Il m'aide beaucoup (...) pour parler aux gars, les rassurer. Je pense aussi à Yannick Nyanga (...) Lui aussi a été précieux car on a vite fait de pourrir un groupe quand on n'est pas satisfait de son temps de jeu. Leader, c'est ce que tu apportes à l'équipe dans la vie de tous les jours. Sur la préparation au Mondial, les caractères se révéleront et ces deux mois seront riches en enseignements."
Q: En 2011, le groupe était parvenu à s'émanciper en s'opposant à ses entraîneurs. Est-ce inévitable ?
R: "Inévitable... Peut-être pour faire bonne figure, mais pour gagner je ne sais pas. On fait tous partie d'une équipe, staff y compris (...) Si chacun tire de son côté, on n'atteint pas l'objectif qui est de remporter la Coupe du Monde. Je souhaite que notre équipe continue à se responsabiliser sans être en opposition avec le staff. Il y a des choses qui ont été demandées sur (...) la façon de travailler et ça a été très bien entendu."
Q: Votre registre semble évoluer et se tourner davantage vers l'offensive ?
R: "Ma spécialité c'est de plaquer, gratter. Je ne serai jamais un gros relanceur, je ne marquerai jamais un essai de 80 mètres. Mais je peux apporter autre chose à l'équipe (...) Je prends du plaisir à porter le ballon, faire des différences, être au soutien en attaque. Et puis j'ai envie de m'amuser aussi sur le terrain, même si je prends du plaisir à bien défendre. Hier, c'était cool de pouvoir tenir le ballon."
Q: Votre niveau de performance a été critiqué ces derniers mois. Cela vous a-t-il piqué ?
R: "Avoir 18/20 à chaque match ce n'est pas possible. Après, je trouve dommage que pour justifier une posture à l'encontre de l'équipe on cherche la petite bête. J'ai pas mal été attaqué après le match de l'Irlande (défaite 18-11, ndlr). Mais les entraîneurs m'ont félicité devant le groupe car j'avais ralenti sept ballons décisifs, ce qui a permis à la défense de se replacer. Ce n'est pas un rôle plein de lumière mais je m'en fous, l'important c'est que je sois utile à l'équipe. Sur l'instant, j'étais un peu agacé. Ma carrière est ce qu'elle est, mais elle mérite un peu plus d'égards."
Q: On vous demande beaucoup si c'était votre dernier Tournoi...
R: "... mais ce n'est pas la question aujourd'hui. Ca a été un Tournoi important car j'ai été papa durant la compétition. Sportivement, malgré certaines critiques, j'ai été présent. Au-delà de ça, j'ai toujours faim de matches de haut niveau. Je regarde la préparation de Coupe du Monde, la Coupe du Monde et après on verra. La réflexion se fera après. Mais si hier c'était mon dernier match du Tournoi, c'était une belle sortie."
Q: Ce Tournoi, c'est une bonne base de travail ?
R: "Je n'ai jamais arrêté de croire en ce groupe. Mais l'intérêt c'est d'y croire quand c'est dur, pas que quand il montre un beau visage. Si on est capable de montrer un aussi beau visage en Coupe du Monde, on ne perdra pas beaucoup de matches."
Propos recueillis par Jérémy MAROT
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |