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En chargeant ses joueurs après le dernier match du Tournoi contre le pays de Galles, le manager du XV de France Philippe Saint-André a voulu les toucher dans leur orgueil. Cette vieille ficelle peut-elle produire ses effets dimanche en Italie?
Le levier de l'orgueil, la dernière carte?
Des "starlettes" et non des "champions", accusées de "se cacher derrière des faux-semblants". Après le revers face aux Gallois (13-20), Saint-André a sorti l'artillerie lourde à l'encontre d'un groupe qu'il avait jusqu'à présent couvé. Dans quel but? "Il est un peu comme les joueurs, perdu. Il essaie donc de lever tous les leviers possibles pour sortir de l'impasse. Et celui de l'orgueil est le dernier recours. Cela marche, en général, chez les sportifs de très haut niveau, qui sont des compétiteurs", souligne auprès de l'AFP Meriem Salmi, ancienne responsable du suivi psychologique au département médical de l'Insep.
PSA a aussi sans doute voulu réaffirmer son autorité et souder les joueurs contre sa propre personne afin de les inciter à s'émanciper, comme l'avait fait son prédécesseur Marc Lièvremont pendant la Coupe du Monde 2011. "Mais le problème, c'est que là on est loin de la Coupe du Monde. Si on est obligé, pour obtenir une réaction, de se faire haïr de ses joueurs à six mois de la Coupe du Monde (18 septembre-31 octobre en Angleterre), alors la suite du Tournoi et surtout la préparation peuvent devenir longues... C'est prendre un risque", juge Daniel Costantini, ancien sélectionneur des handballeurs français (1985-2001) qui, depuis sa retraite, dispense des conférences sur le thème du management.
Une arme à double tranchant
Déballer son linge sale en public, c'est prendre le risque de faire imploser son groupe. "C'est comme dans une famille: on accepte de parler de certaines choses en petite comité, mais on n'a pas envie que ça s'ébruite", souligne Meriem Salmi, qui a suivi de nombreux sportifs de haut niveau (Riner, Romain Grosjean), dont des joueurs du XV de France.
Cela peut aussi ne pas avoir du tout d'effet. "C'est à double tranchant. Cela peut provoquer une mobilisation chez certains, mais aussi en agacer d'autres, qui peuvent alors lâcher mentalement: quand on donne le meilleur de soi-même chaque week-end, ce n'est pas toujours facile de se faire traiter de starlettes", poursuit-elle.
Cela dépend en fait entre autres facteurs du type de relation qu'entretient le joueur avec son entraîneur. "On peut tout entendre de quelqu'un avec qui on a des liens étroits, moins de quelqu'un avec qui on a une relation plus distendue", développe Meriem Salmi.
Les joueurs en première ligne
La réponse sur le terrain appartient de toutes façons aux joueurs. Ceux du XV de France, protégés des médias jusqu'à mardi, se sont retrouvés sans l'encadrement dimanche soir, après le dîner, à Marcoussis (Essonne). Une telle réunion peut-elle être productive ? "Oui, c'est une bonne chose pour se prendre en main. Avec une seule précaution: il ne faut pas que ça se transforme en attaques personnelles entre les joueurs", estime Meriem Selmi.
Pour Daniel Costantini, cela peut être profitable "s'il y a de la tension entre les joueurs", pour "remettre les choses à plat". Ainsi, pendant le championnat du monde en 1995, les handballeurs français s'étaient réunis après un premier tour raté" pour crever l'abcès entre ceux qui jouaient et ceux qui ne jouaient pas", rappelle Costantini.
Résultat? Les "Barjots" ont été sacrés quelques jours plus tard. "Oui mais en 1995, j'avais des joueurs dans mon groupe comme Denis Lathoud. Pour que ce type de réunion ait des effet, ils faut forcément des leaders charismatiques", souligne Costantini. Cela est-il le cas au sein du XV de France? Seul le match de dimanche permettra de répondre.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |